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Une websérie sur le graffiti et le Street art en France

Banksy, Miss. Tic, Jef Aérosol, les VLP, Blek Le Rat, JonOne, Kashink…tous ces artistes participent à la création d’un courant artistique propre au XXI ème siècle, de plus en plus respecté, recherché. Jim Gabaret et Samuel Boujnah se penchent sur le phénomène, en dix épisodes.

Depuis fin mars, Arte Creative diffuse un documentaire sur les origines de l’art urbain en France.

Banksy, Jef Aérosol, les VLP, Blek Le Rat, JonOne, Kashink, Miss.Tic…tous ces artistes participent à la création d’un courant artistique propre au XXI ème siècle, de plus en plus respecté, recherché. Jim Gabaret et Samuel Boujnah se penchent sur le phénomène, en dix épisodes.

Chaque épisode de la série « Ceci n’est pas un graffiti » développe un thème particulier : la naissance de cette pratique (épisode 1/10), son lien avec la scène musicale (3/10), les salles de ventes (4/10), les villes (7/10) ou encore la présence des femmes dans un milieu encore très masculin (2/10).

Il était une fois le Street Art - Jim Gabaret et Samuel Boujnah


Rencontre avec Jim Gabaret et Samuel Boujnah pour en savoir un peu plus sur un art qui a le vent en poupe.

Pourquoi avoir voulu réaliser cette websérie ?

Samuel Boujnah : J’ai rencontré Jim à New-York alors que j’étudiais le cinéma et la philosophie. Il m’a parlé de son intérêt pour l’art urbain et du travail de son père, membre des VLP (Vive La Peinture). Nous avions envie de collaborer sur un projet et quand je suis rentré en France, nous en avons discuté plus précisément.

Jim Gabaret : J’avais l’idée de faire un film sur le travail des artistes VLP (Vive La Peinture), le groupe de mon père Jean Gabaret et Michel Espagnon, pionniers de l’art urbain à Paris. Nous avons écrit avec Sam un premier scénario sur ce sujet. Nos producteurs nous ont conseillé d’élargir le sujet pour traiter du street-art français dans son ensemble : des années 80 à aujourd’hui. C’est une scène que je connais depuis l’enfance et que Sam et moi avons pris grand plaisir à explorer en détail.

VLP
VLP

– “Ceci n’est pas un graffiti”, pourquoi ce titre ?

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Il vient d’une fresque du groupe VLP (Vive La Peinture). C’est un hommage au peintre surréaliste Magritte (1898-1967) et sa toile “Ceci n’est pas une pipe”. Ce titre nous permet d’insister sur le fait que notre sujet n’est pas le graffiti mais les artistes de rue, leur démarche artistique, pour beaucoup figurative, et non uniquement centrée sur le lettrage.

– Vous deviez avoir un nombre d’heures de film assez incroyable. Cela a dû être difficile de faire des choix !

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Oui, nous avons filmé des dizaines d’heures et nous avons passé des moments formidables avec des artistes qui, à chaque fois, ont été généreux de leur temps.

Le format de la série a l’avantage de raconter une histoire de manière efficace. Il a fallu faire des choix, c’est sûr, couper les interventions qui se répètent ou qui ne sont pas centrales pour notre sujet. Cela crée parfois des regrets, mais dans l’ensemble, nous avons veillé à donner la parole à tous et à rester fidèle aux propos de chacun.

– Comment vous êtes-vous réparti le travail ?

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Nous avons tout fait ensemble car nos débats nourrissaient chaque fois le projet. De l’écriture à la réalisation, il a fallu réfléchir à deux à la manière de concevoir l’esthétique et les idées du film.

Cela renvoie d’ailleurs à la démarche de VLP qui travaille aussi en duo.

Il nous a paru intéressant d’effacer nos egos au profit du travail collectif même si dans l’écriture, nous portions notre voix propre à chaque fois.

– Combien de temps vous a-t-il fallu pour mettre en place cette websérie ?

Jean Charles de Castelbajac
Jean Charles de Castelbajac

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Nous avons travaillé environ un an et demi sur le projet. L’écriture a été assez longue, il fallait faire des remaniements de par notre collaboration avec Arte. Le tournage, lui, a duré à peu près deux mois. Nous l’avions organisé autour de quelques temps forts prévus avec les artistes, comme des performances avec des musiciens, des interventions de rue ou des partenariats avec des sponsors comme Air France ou Perrier. La COP21 mais aussi les attentats du 13 novembre ont été des moments d’actualité qui ont donné lieu à des interventions artistiques. Nous avons voulu les mettre en avant pour ancrer le film dans l’histoire collective de l’époque, ce qui a également étendu un peu le tournage. Le montage a duré deux mois.

– Vous avez dû vous déplacer à chaque fois ou les artistes vous ont aidés ?

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Nous avons eu la chance de visiter beaucoup d’ateliers de Paris et de ses environs, mais aussi des festivals à Evry, Montreuil ou à Saint-Ouen. Nous avons pu accompagner le créateur de mode et collectionneur Jean-Charles de Castelbajac pour l’inauguration de sa fresque à Orly-Sud, rencontrer le pochoiriste Shepard Fairey (Obey) à la Tour Eiffel, et même être accueilli par Air France à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle pour l’inauguration de l’avion de JonOne. Nous sommes par ailleurs partis une semaine en Allemagne, à Berlin, pour l’épisode consacré à cette ville. Les artistes ont toujours été bienveillants à notre égard, et nous ont fait confiance pour entrer dans l’intimité de leur travail.

Shepard Fairey Obey
Shepard Fairey (Obey)

– Un souvenir particulièrement fort ?

Samuel Boujnah & Jim Gabaret : Nous avons été très heureux de suivre l’artiste Psyckoze et les VLP dans les catacombes pour la fresque qu’ils ont peinte ensemble et d’être présents à la fête d’Halloween qui s’en est suivie. Il faut s’imaginer des couloirs remplis d’eau, des petits boyaux dans lesquels nous rampions à plat ventre, des caves où nous retrouvions soudain des cataphiles fêtards, parfois sous MD, mais chaque fois très conviviaux. Et puis ces grandes salles peintes dans la zone qu’on appelle “La Plage”, où les gens s’amassaient autour d’énormes amplis pour danser toute la nuit dans les flashs de néons électrisants…

– Vos projets futurs ?

Jim Gabaret : Je souhaite réaliser des fictions adaptées de romans que je suis en train d’écrire. Je cherche un éditeur pour le premier ! Par ailleurs, je me consacre à la philosophie et finis bientôt ma thèse tout en enseignant à l’université.

Samuel Boujnah : Je prépare un nouveau documentaire, sur un sujet politique. J’écris aussi des scénarios pour des fictions à venir ■

creative.arte.tv/fr/graffiti-1
Samuel Boujnah & Jim Gabaret
Arte Créative
http://creative.arte.tv/fr/graffiti-1

3 comments on “Une websérie sur le graffiti et le Street art en France

  1. Ca donne super envie de voir les prochains. Merci streep.

  2. luciennep

    Je n’en avais pas entendu parler. J’en ai déjà visualisé trois, c’est une websérie très sympa. Concise et bien faite.

  3. Une émission bien conçue et informative… arte invite à la découverte.

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