L’exposition parisienne Hello my game is, réalisée par l’artiste Invader, est avant tout conçue pour sensibiliser les jeunes à l’art. L’évènement est-il aussi pour les plus grands ?
L’information ne pouvait rester longtemps méconnue. Les réseaux sociaux s’enflamment, les fans sont sur le qui-vive. Et pour cause. Le Musée en Herbe de la capitale propose jusqu’en septembre, une exposition sur un des street artistes français les plus importants de notre époque.
Quatre salles montrent le travail d’Invader, à grand renfort de vidéos, d’œuvres et de jeux interactifs.
Dès l’entrée du musée, des bornes d’arcade nous tendent les bras. C’est là que le clivage des générations s’annonce rude. Joie de retrouver nos personnages pixélisés d’anciens jeux vidéo, solitude devant le petit qui se frotte les yeux face à l’écran. Il va falloir lui expliquer que oui, c’est bien un jeu vidéo, oui ce type de machine a vraiment existé et oui, il fut un temps où les ordinateurs proposaient des héros en carrés colorés !
Depuis sa création en 1975, le Musée en Herbe a toujours mis l’accent sur des expositions interactives, sa recette gagnante. Grâce aux activités participatives, l’enfant assimile la démarche artistique : remplacer les pixels des jeux vidéo par des carreaux de céramiques.
La deuxième salle montre la libération des Space-Invaders, ses personnages issus des jeux vidéo, et leur arrivée dans les rues. Carte mondiale interactive à l’appui, l’enfant constate l’action étendue d’Invader. Impossible de ne pas s’extasier à ses côtés, l’œuvre sans frontière est gigantesque.

La pièce des rubik’s cubes emporte tous les suffrages. Ce jeu conçu dans les années 1980 a connu un succès sans précédent. Nous connaissons tous le but par coeur pour s’y être souvent cassé les dents : manipuler le cube pour lui rendre son apparence initiale, aux couleurs rangées. Il serait possible de réaliser 43 milliards de combinaisons colorées différentes ! Sur notre droite, une vidéo passe en boucle. On y découvre ce garçon réalisant en un temps records son rubicube : bluffante !
Et puis les œuvres imposantes d’Invader, sa période » RubikCubiste « . Il utilise ces cubes colorés comme matière première pour ses créations. A l’œil nu, on se croirait sur une chaine cryptée, les traits sont flous, l’œil fatigue vite. Un jeune garçon a trouvé la solution : « Si tu louches, ça marche ! » Regard en coin du père de famille sur le nombre de témoins présents avant d’entamer une gymnastique des yeux assez déconcertante.
Si le strabisme exacerbé ne fait pas l’unanimité, une solution plus conventionnelle est proposée : le prêt de jumelles.
Enfants comme adultes s’avancent, reculent, cherchant la solution. Il suffira de retourner les jumelles pour que l’image se montre sans crypte, c’est drôle et ludique.

Dans la dernière salle, un grand tableau propose de coller des gommettes comme des pixels, évidemment, les enfants adorent.

Avant chaque entrée au Musée, le petit visiteur reçoit un Carnet d’invasion lui proposant des jeux, amplifiant encore son sentiment d’être acteur du moment.
Si l’exposition est parfaite pour eux, ni trop longue, ni complexe, ni fatigante, elle est aussi agréable pour l’adulte. Il n’y a pas besoin d’être fan ou parents pour apprécier car l’art d’Invader surprend et intrigue, sans notion d’âge.
Musée en Herbe
« Hello my game is… »
Jusqu’au 3 septembre 2017
23, rue de L’Arbre-Sec
75001 Paris
museeenherbe.com
0 comments on “Le street artiste Invader envahit un Musée parisien !”