Le Street artiste Kouka se prête à notre jeu des sept photos.
Un chemin de randonnée solitaire sur les hauteurs des montagnes italiennes. La mer bleue côtoie un soleil de plomb, juste supportable par quelques rafales de vent. Sur un cabanon de fortune se dresse fièrement, la stature droite et imposante d’un Guerrier Bantus* peint à même le bois : rencontre impromptue.
Kouka, parisien franco-africain né en 1981, en a dessiné aux quatre coins du monde, provoquant la surprise, le questionnement et sa reconnaissance artistique.
• L’énergie de la ville comme facteur d’inspiration. HLM République, Paris, 2010

C’est une oeuvre que j’aime beaucoup, certainement la plus minimaliste que j’ai peinte. Inspiré par l’énergie de la ville, notamment des métros parisiens, on peut y voir des silhouettes anonymes entassées dans une partie de la toile. Elles laissent un grand espace vide, symbolisant les lieux inhabités des mégalopoles musées. La toile fait partie de ma série HLM, les initiales de Human Line Movement.
• Doutes et certitudes. Crossroad, toile acrylique 2017

Cette toile est très symbolique pour moi. Elle parle de la rencontre avec l’autre, l’inconnu, celui dont les croyances et les valeurs sont différentes.
La silhouette humaine nous confirme que nous sommes face à un être humain, pourtant rien chez lui nous ramène à quelque chose que nous connaissons. Raison pour laquelle les yeux, la bouche, la couleur, ou toutes traces culturelles ont disparu.
Il s’agit d’une prise de conscience entre mes certitudes et mes doutes. Les convictions que l’ont acquiert dès notre naissance par notre culture, notre éducation, et les doutes, nécessaires, lorsque l’on se confronte à une culture qui est différente de la notre.
• Le rap, essence inspirante. Je suis, Acrylique et aérosol sur toile, 2013

Cette oeuvre reprend les paroles d’un texte de rap que j’ai écris, intitulée L’Enfant Blam, dans lequel je fais référence à mon passé de tagueur. ( Le CD est paru en avril 2011)
https://kouka.bandcamp.com/album/lenfant-blam
A l’origine, je suis plutôt issu de l’univers musical. J’ai eu un groupe de rap pendant dix ans, ce qui m’a amené à m’intéresser à l’écriture et à découvrir la poésie.
• Premier grand mur. Tribute to Mandela, Guerrier Bantu,Vitry-sur-Seine, 2013

Sans le savoir j’ai réalisé ce guerrier Bantu de 35m de hauteur, le jour de la mort de Nelson Mandela, le 5 décembre.
Il neigeait et c’était la première fois que je me confrontais à une surface aussi énorme. J’ai donc bien galéré. D’autant plus que j’avais la nacelle pour une journée seulement, ce qui est très peu ! C’est une de mes plus grandes peintures et j’en garde un souvenir très fort.
• Œuvre éphémère. Sentinelles, Espace Cobalt,Toulouse, 2016

Ces deux portes de huit mètres de hauteur se sont ouvertes pour la dernière fois en 2016, lors du vernissage de l’Exposition Mister Freeze à l’Espace Cobalt de Toulouse.
Il s’agissait d’un grand hangar qui devait être réhabilité. Avant sa transformation, l’équipe de l’Espace Cobalt y a organisé une exposition éphémère. Le concept était très sympa car le lieu était tenu secret jusqu’à la soirée d’ouverture.
• Prise de position. Noculture, Cité Internationale Universitaire, Paris 2015

Cette oeuvre participative a été réalisée avec les étudiants de la Cité Internationale Universitaire à Paris. L’idée était de réunir toutes les nationalités présentes sur le campus.
Le slogan Noculture est une manière de dire qu’au-delà de nos différences culturelles nous avons tous la même nature humaine.
• Des œuvres voyageuses. Guerriers Bantus de la République, Paris, 2011

Cette façade a été réalisée sans autorisation. Quand j’ai réalisé mes guerriers Bantus, l’immeuble était squatté depuis 5 ans. Il a ensuite été racheté pour être transformé en hôtel de Luxe. On a pu sauver quelques fenêtres, elles ont été rapatriées en Afrique pour être à nouveau exposées dans l’espace public.
On les a également vues sur l’ile de Gorée pendant la biennale de Dakar en 2016, devant le musée de la fondation Montresso près de Marrakech ou sur le parvis du Musée d’Art moderne et contemporain Mohammed VI, à Rabat. J’aime l’idée que cela circule ♦
*Le Bantu est un groupe de langues parlé dans le centre et le sud de l’Afrique.
Kouka/ Sifat
DUALITE – DIPTYQUE
Galerie Francis Noël
Jusqu’au 1er Juillet 2017
http://www.galeriefrancisnoel.be
www.kouka.me
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