Dans le cadre du festival d’art urbain ArtOvrag, en Russie, l’artiste Misha Most peint une fresque de plus de 10 000 mètres carrés.
La Russie est un vaste pays, le plus vaste du monde même. Il était donc logique que la plus imposante œuvre de street art jamais réalisée par un artiste seul s’implante sur son territoire. A Vyksa, aux alentours de Moscou, plus précisément. Là où se tenait, du 16 au 18 juin dernier, le festival pluridisciplinaire ArtOvrag.
En 2017, pour célébrer à la fois le 25e anniversaire de la United Metallurgical Company (sur le site de laquelle l’ArtOvrag s’installe chaque année) ainsi que les 260 ans de passé métallurgique de Vyksa, l’ArtOvrag a lancé un projet aussi fou qu’enthousiasmant : accueillir la plus grande peinture murale qui soit.
Pour sélectionner l’artiste qui aurait la chance de la signer, un concours ouvert, intitulé « Vyksa 10000 », a été organisé par la curatrice Sabina Chagina et l’association créative Artmossphere. Ceux-ci ont alors reçu plus de 260 candidatures venues des quatre coins du globe, du Japon à l’Australie.
Mais c’est finalement un enfant du pays, le street artiste Moscovite Misha Most, qui a été retenu par un jury d’artistes, de designers et d’architectes bien connus comme l’artiste Russe Dmitri Aske, également connu sous le nom de Sicksystems, et son style très graphique ou l’architecte talentueux Moscovite Boris Bernaskoni, dont le nombre de réalisations primées ne se comptent plus. ( NDLR : Il crée en 2011 Hypercube, premier building de la Skolkovo Innovation Center, la Silicon Valley Russe, construction écologique à la forme originale.)
Art et ADN
‘Evolution-2’ – c’est le nom de cette performance inédite qui pourrait bientôt figurer dans les pages du Guinness World Records – s’étend sur plus de 10 000 mètres carrés et recouvre la façade entière du complexe industriel de la OMK.
Sortie de terre en 35 jours (voire moins si les intempéries ne s’étaient pas invitées au programme), la fresque de Misha s’inscrit aussi bien dans le décor usinier du lieu que dans le thème de l’eau choisie pour l’édition 2017.
L’artiste y développe, sous formes de croquis, les écueils du progrès scientifique, de l’évolution mécanique et du « cosmisme russe », un courant de pensée visant à intégrer l’Homme au cosmos. Des sujets complexes traités avec un style épuré et subtilement coloré qui évite la surcharge visuelle d’imageries théoriques au profit d’une frise métaphysico-artistique.
Ou quand la bombe de peinture rencontre la bombe-A. ◊
CG Pour Streep.fr
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