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Back to School ! Ukraine : du Street art sur les murs des écoles ukrainiennes

Exclue Streep

Jusqu’à fin août, huit street artistes investissent les façades d’écoles ukrainiennes : exclu Streep.fr

Le projet Back to School démarre en 2016, à l’initiative d’Ariel Wu de la fondation Color Way of Love et de l’artiste urbain Seth. 15 artistes sont sélectionnés pour travailler sur les murs de 13 écoles et trois grands murs situés en République populaire de Chine.

L’idée est d’amener de l’art dans des lieux qui en manque cruellement, et laisser une œuvre monumentale qui accompagnera et inspirera les enfants tout au long de leur scolarité.

Succès total, chaque artiste vit sa propre aventure dans des lieux différents, les enfants participent aux activités, un véritable échange se crée.

Alors pourquoi ne pas récidiver ? Seth pense à Oleg Sosnov. Cet homme qu’il connaît depuis longtemps, est responsable de Mural Social Club, une organisation réalisant des façades en Ukraine avec des artistes urbains internationaux. (NDLR : Oleg Sosnov était fixeur aux côtés de Seth lors des documentaires Les nouveaux explorateurs diffusés sur Canal +)

Ils décident ensemble de renouveler l’expérience dans ce pays, enjeux stratégique entre l’ouest et l’est, à l’histoire récente tumultueuse et toujours en prise à une guerre qui la déchire sur sa frontière est.

Les murs doivent alors être trouvés, pas n’importe lesquels, il convient de rester dans l’idée originelle : donner la possibilité à des enfants habitant dans des zones défavorisées ou de conflit, de vivre une aventure artistique.

Chaque artiste s’engage ainsi à réaliser une façade d’école mais aussi des ateliers avec les enfants.

« Il n’y a pas de thème imposé. L’artiste doit juste savoir qu’il va rester une semaine sur place avec les habitants. On lui propose une aventure humaine. » insiste Seth pour qui le partage est une valeur primordiale du projet. Du contact, des rencontres, des discussions.

« Ce n’est pas une simple commande mais un investissement personnel. Une façon de redonner une dimension sociale à notre travail dans l’espace public. Nous avons sélectionné huit peintres : le portugais Pantónio, l’israélien Klone Yourself, l’italien Millo, le français Popay, le russe Morik, le chilien Mono Gonzalez, l’argentin Jaz et moi-même. Ils ont chacun un style artistique personnel et partagent une démarche généreuse dans leur manière de faire de l’art urbain.»

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Conversation, Mono Gonzalez, 2017.

Tour d’horizon de ces huit fresques :

Seth a terminé son mur, haut de 12 mètres. L’œuvre s’appelle Popasna’s swing, car accomplie dans la ville de Popasna, une zone de conflit située à l’est du pays. Le mur porte d’ailleurs la trace de cette guerre commencée en 2014 et toujours active. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass )

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Popasna’s swing, Seth, 2017.

On y voit une petite fille représentée de dos, assise sur une balançoire. Un ciel bleu, promesse de jours meilleurs ? Une impression de sérénité s’en dégage. Plus loin, Seth dessine aussi un petit garçon, assis sur un tas de livres. Ou quand l’art permet l’espoir.

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Popasna’s swing, Seth, 2017.

Pantónio, de son côté, a effectué un incroyable mur représentant un vol d’Hirondelle sur une école de Cherkasy. Le figuratif devient le prétexte à une composition abstraite dynamique et inspirante.

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Vol d’Hirondelle sur une école de Cherkasy, Pantónio, 2017.

Certains connaissent déjà bien le pays. L’artiste israélien Klone a grandit en Ukraine avant d’immigrer avec ces parents en Israël. Il revient à Kiev pour peindre sur le mur d’une école maternelle une évocation d’un conte ukrainien de son enfance : « le coq rusé ».

Millo avait déjà participé à l’édition précédente en Chine. Sa fresque, Power of Imagination, est dessinée sur le mur de la cours du pénitencier pour mineur, à Kremenchuk. Il y est naturellement question d’évasion.

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Power of Imagination, Millo, 2017.

Mono Gonzalez, 70 ans cette année, légende vivante du muralisme chilien, 53 ans de peintures dans la rue, a réalisé une façade monumentale, intitulée Conversation. Il est question de dialogue entre générations et cultures. Un thème fort dans un pays toujours en guerre.

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Conversation, Mono Gonzalez, 2017.

Cette œuvre visible sur l’école polytechnique de Kiev, apporte un sentiment d’espoir. Marat Morik est venu de Novosibirsk (Russie) pour la réaliser. Un hommage à l’ukrainien Sergueï Korolev, fondateur du programme spacial soviétique. Ukraine et Russie ont beau avoir coupé leurs liens diplomatiques, l’art reste une toujours un moyen de dialoguer et d’échanger.

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Hommage à Sergueï Korolev, fondateur du programme spacial soviétique, Marat Morik, 2017.

Aux pieds des grandes tours des faubourgs de Kiev, sur une école d’un quartier populaire, l’argentin Jaz a représenté deux félins, face à face. Sa création s’intitule

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The Understanding, Jaz, 2017.

Quand au parisien Popay, il réalise une peinture extrêmement détaillée, comme à son habitude, représentant une ville fourmillante de vie et de lumières.

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Popay, 2017.

Une façon de rappeler que le Street art n’est pas toujours lié au business, qu’il peut investir l’espace public en une dimension uniquement humaine. ◊

Avec la collaboration de Julien Malland, Seth, pour Streep.fr

 

Instagram :backtoschool_ukraine
muralsocialclub

 

1 comment on “Back to School ! Ukraine : du Street art sur les murs des écoles ukrainiennes

  1. Canon !

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