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Strokar, l’expo de Street art engagée, débarque à Paris !

L’exposition Strokar débarque à Paris ! Une très bonne nouvelle, Streep est partenaire.

L’exposition Strokar présentée en mai dernier à Bruxelles, arrive à Paris. Une très bonne nouvelle, Streep se devait d’être partenaire !

Strokar, c’est d’abord une association fondée en 2016 à Bruxelles par Fred Atax, reporter et réalisateur, et Alexandra Lambert, Directrice du MAD Brussels – Centre de la Mode et du Design. C’est aussi une exposition née des nombreux clichés de Fred Atax pris aux 4 coins du monde. Trois cent d’entre eux ont été choisis et confiés à deux cent street artistes afin d’être retravaillés, mélangeant ainsi différents univers artistiques.

Le Centre Wallonie-Bruxelles en présente quarante, douze autres seront également visibles à la galerie du jour Agnès B.

Rencontre avec Alexandra, cofondatrice de l’association  :

Pourquoi avoir voulu mettre en place ce projet engagé?

En tant que photo reporter, Fred s’est rendu dans une centaine de pays, visitant nombre d’endroits du monde, hors des circuits touristiques. Parmi les nombreuses actions sociales et humanitaires qu’il a réalisées, sa présence lors du typhon Haiyan aux Philippines en 2013 l’a amené à créer « Petits coups de pouce entre amis ». Il a imaginé seul cette initiative, avec le soutien de réseaux sociaux et de personnes qu’il a su convaincre, souhaitant aider et soutenir des victimes de cette catastrophe climatique. Au cours de ses autres voyages et au fil des découvertes qu’il y faisait, cet élan social est resté le moteur infatigable de son action.

En ce qui me concerne, après m’être engagée dans la revitalisation des quartiers en crise via le soutien de fonds européens, j’ai travaillé de nombreuses années dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. Passionnée par les arts en milieu urbain, j’ai ensuite passé près de 10 ans à créer une importante institution de soutien aux industries créatives de la mode et du design, le MAD, à Bruxelles, que je dirige aujourd’hui.

En créant Strokar nous avons voulu combiner deux passions : celle du street art et celle de l’engagement citoyen.

Les rencontres de Fred avec des artistes de ghetto dans des pays où l’expression artistique est muselée et sa connaissance du milieu du street art depuis près de 30 ans, cumulées à mon expérience avec les milieux créatifs et décisionnels ont formé la charpente du projet Strokar : stimuler une création à plusieurs mains, intégrant les arts plastiques et les arts visuels, par des artistes de la scène picturale d’ici et d’ailleurs.

Les œuvres présentées dans nos expositions reflètent naturellement cet esprit.

Comment la rencontre est-elle née avec ces 7 artistes engagés du Cap vert? En quoi était-ce important d’avoir cette collaboration ?

On ne sait pas exactement quand le Cap Vert a été découvert, mais les premiers colons y sont arrivés à la fin du 15ème siècle. Cet archipel de 10 îles inhabitées, situé au large des côtes sénégalaises, a longtemps servi aux colons européens. Ils y envoyaient les esclaves arrachés à leur terre d’Afrique, afin d’être évangélisés puis vendus beaucoup plus chers par leurs marchands.

C’est sur l’île de Santiago que Fred, lui–même originaire du Cap Vert, a découvert, en 2016, une communauté. Appelée « Les Rabelados », elle a vécu pendant plus de 40 ans refugiée dans les montagnes, cachée et exclue de toute civilisation, afin de ne pas céder à cette évangélisation forcée. Ils créeront plus tard leur atelier baptisé « Rabelarte », animé par 7 artistes peintres.

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Fred Atax entouré des 7 artistes Rabelados (3 ème en partant de la droite) ©Fred Atax

Lorsque Fred entend parler de ce peuple minoritaire et de ces artistes, il s’empresse d’aller les rencontrer. Il découvre alors qu’ils transcrivent dans des couleurs vives leur quotidien et mode de vie restés identiques et fidèles aux valeurs qu’ils ont toujours défendues, celles des « Rabelados » du Cap Vert.  Leurs modes d’expression artistique l’ont tout de suite fasciné. Il les a ainsi invités à collaborer à la seconde édition du projet Strokar, en leur proposant de retravailler ses clichés. Fred s’est rendu deux fois sur place, afin de leur apporter tirages et matériel de peinture pour animer leurs créations.

Vous considérez donc que l’art doit véhiculer une opinion, au contraire de certains artistes qui ne veulent pas s’engager ?

Nous portons un intérêt particulier pour le street art et le graffiti car il s’agit au départ de modes d’expression de la rue reflétant l’esprit de la société. Mais nous sommes ouverts à toutes les qualités d’artistes, qu’ils soient engagés ou non. Nous pouvons autant apprécier un trait, une couleur, une forme, un graffiti qu’un travail exprimant une opinion. Nous aimons d’ailleurs la pluralité des œuvres que nous présentons et cela nous amuse de voir parfois comment sur la même photo deux artistes ont pu l’interpréter de manière totalement différente : le premier en réalisant une peinture époustouflante customisant simplement le cliché, le second en la connotant de références à l’époque que nous traversons.

Nous aimons aussi l’idée d’amener l’art dans l’espace public, ou à la portée de tous ou de le diffuser sur des supports inattendus. Nous avons principalement l’envie de créer des œuvres uniques et originales, qui sont éditées par notre label, et qui sont créées de manière collaborative à plusieurs mains. En cela, Strokar exige déjà une forme d’engagement de la part des artistes qui doivent sortir de leur zone de confort, en partageant à plusieurs leur réflexion créative. Mais les résultats sont souvent surprenants et encouragent les artistes à persévérer dans ce principe.

Comment voyez-vous la suite de cette exposition ? Après Paris, pensez-vous la faire voyager ailleurs?

Nous espérons bien évidemment que le lieu parisien fera évoluer notre projet. Le but est en effet de lui donner une dimension internationale, en continuant à en produire sur de nouveaux continents.

Dans le courant du mois de novembre, nous partirons en prospection à Kinshasa, afin de monter une formule alternative de l’exposition. L’idée est de partir avec une dizaine d’artistes et de rencontrer sur place un nombre similaire d’artistes originaires du Kinshasa qui créeront sur une base de textiles.

Nous travaillons également une programmation afin d’inviter des artistes internationaux dans notre galerie AllRighT à Bruxelles.  Nous préparons aussi des événements et des collections inédites d’objets en édition limitée que nous aimerions présenter dans les toutes grandes foires mondiales d’art contemporain.

Paris sera donc une étape importante dans notre parcours, mais notre langage étant universel, nous avons en effet l’ambition de passer les frontières afin de présenter nos projets. ◊

Strokar
40 street artistes, 1 photographe
Du 21 septembre au 19 novembre
Centre Wallonie-Bruxelles
127-129, rue Saint-Martin
75004 Paris
01 53 01 96 96

Tarifs: 5 €, 3€ réduit.
Gratuit moins de 12 ans et amis du Centre.

Exposition ouverte du lundi au vendredi de 9h à 19h. Samedi et dimanche de 11h à 19h.

strokar.be
www.cwb.fr

Avec : Jef Aérosol – Fred Atax – Bault – Jo Di Bona – BZT – Eddie Colla – Nova Dead UB-GT – Fred Ebami – David le Gouar – HMI CNN – Jaune – Kurar – Levalet – MG La Bomba – Jérôme Mesnager – Denis Meyers – Jean-Luc Moerman – Monk – Moyoshi – Benjamin Nosbé – Oeno – Ose – Parole – Popay – Mute Proheroes – Farm Prod – Les Rabelados du Cap Vert – RNST – Joachim Romain – Zac Rylic – Stew – Max Tétar – Toxic – VLP – Pierre Ziegler – Jaz Zu
Galerie du Jour, Agnès B
6 rue du Jour
75001 Paris
Du 12 septembre au 28 septembre
www.galeriedujour.com

3 comments on “Strokar, l’expo de Street art engagée, débarque à Paris !

  1. Belle découverte ! Nous ne connaissions pas Strokar, c’est un super projet. Hâte de voir les œuvres « en vrai ».

  2. camomille deglé

    Peut-on acheter ces œuvres ? Merci pour cet article, je ne connaissais pas non plus !

  3. Cet article est magnifique , bien écrit , le projet est très bien expliqué

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