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Top To Bottom : le festival graffiti revient sur Paris.

On a rencontré Taroe, son cofondateur.

Quatrième édition de Top To Bottom : plus de 30 artistes confirmés de la scène street art vont envahir le parvis de la Halle Pajol (18 ème). Du live et du fun !

En quatre ans, Top To Bottom a su s’imposer comme un rendez-vous incontournable de la fin de l’été. Installé sur le parvis de la Halle Pajol, le premier éco quartier parisien aux toits en panneaux photovoltaïques, le festival fait la part belle aux performances live réalisées sur des modules, des totems et même des camions. De la Street Food, des concerts dont Assassin Sound System le 16 septembre et même un salon éphémère de tatouage !

Rencontre avec l’artiste Taroe, né en 1981 et originaire du pays basque, artiste et cofondateur de l’événement.

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Taroe par Christian koopmans

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis un artiste peintre issu du graffiti. J’ai une passion pour les toiles réalistes traitant des ambiances de rue dont celles aux portes originales. Je m’intéresse aussi aux vitraux sur mur, en reprenant les codes religieux travaillés avec mon style, symbolique. (NDLR : en 2015, Taroe réalise pour la première fois des vitraux à la bombe. Le dessin réalisé pour un hôtel toulousain reprends la technique du travail sur verre, adapté au dessin.)

Les objets éclatés, traités en aplats de couleurs m’interpellent également car ils s’apparentent à des dessins techniques.

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Oeuvre réalisée pour le festival Colorama à Biarritz en août 2017

Quelle est ta manière de travailler ?

J’aime trouver de nouveaux axes de peinture, la répétition m’ennuie. Ma manière de peindre est très spontanée: raison pour laquelle je ne fais quasiment jamais d’esquisse avant d’attaquer un projet.

Comment s’est créé Top To Bottom ? Qu’as-tu prévu de faire pour cette 4 ème édition ?

Le Top To Bottom est né d’une rencontre entre Stephane Bourdon, directeur de l’établissement Les Petites Gouttes, la graphiste, graffeuse et musicienne Tina Tictone, l’artiste Gerz et moi-même.

Nous habitions tous en face de ce qui était la Sernam à l’époque, une entreprise de transport express. Elle a été détruite pour faire place à cette esplanade de 10 000 m2. Le premier commerce qui s’est ouvert s’appelait « Les Petites Gouttes », un café-restaurant. Nous avons sympathisé avec Stephane, le patron et l’idée nous est venue d’organiser un événement graffiti et musique sur un week-end. C’est déjà la 4eme édition avec un line up plutôt cool !

Te rappelles-tu d’un moment fort que tu as eu avec la rue ?

J’ai réalisé beaucoup de graffiti dans la rue, je ne compte plus les anecdotes. A New York, j’ai failli tomber de six mètres de haut, je peignais seul sur un rebord pas très large et un passant m’a fait sursauter.

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Détail. Palissade réalisée pour Street-Art Park à Cergy-Pontoise, septembre 2017 @Streep.fr

Et d’un moment plus compliqué ?

Il y en a eu plusieurs aussi, souvent à l’étranger. Je citerai ma nuit en garde à vue à Amsterdam avec les toxicomanes, toujours à cause du graffiti.

Un projet où tu t’es dit « ça passe ou ça casse » ?

Tous !

 

Tu fais partie de ceux qui pensent que les artistes doivent être engagés?

Pas obligatoirement, par contre j’aime les artistes qui ont des idées. C’est facile aujourd’hui de faire trois collages et de prétendre à quelque chose. Le premier critère que je regarde c’est vraiment le travail, peu importe que l’artiste soit ou non engagé.

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Oeuvre de Taroe pour le festival Colorama à Biarritz, août 2016 @streep.fr

Penses-tu que les artistes doivent toujours être payés pour leur prestation ?

Non pas toujours, ça dépend pourquoi. Il faut continuer à peindre gratuitement dans la rue ou ailleurs. Par contre il ne faut pas tomber dans l’utilisation du talent par des gens ou des marques qui s’en servent ensuite à des fins commerciales.

Un sujet qui t’agace vite ?

Les théories du complot.

Un sujet sur lequel tu pourrais parler des heures ?

Je ne suis pas quelqu’un qui parle pendant des heures, et c’est souvent ce qu’on me reproche.

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Ta dernière grande satisfaction ?

Mon deuxième fils.

Quelque chose que tu trouves aberrant ?

La récupération et le plagiat.

As-tu déjà été influencé dans ton art ?

J’ai beaucoup de respect pour le peintre américain Richard Estes (85 ans). Il m’influence dans mes peintures sur toile, je trouve incroyable la manière dont il traite les reflets ! (NDLR : Richard Estes est un des représentants de l’hyperréalisme, un courant artistique né au dernier quart du XX ème siècle, reproduisant à l’identique une image en peinture. L’influence de la photographie est essentielle. L’idée n’est pas de délivrer un message mais d’être le plus objectif possible.)

Une personnalité décédée que tu aurais adoré rencontrer ?

Trump, ah merde il n’est pas encore mort.

Ta chanson du moment ?

Home Again, un titre créé en 2012 par le chanteur britannique Michael Kiwanuka (né en 1987).

Tes prochains projets en plus de Top To Bottom ?

Retourner dans mon atelier et préparer ma prochaine exposition prévue à partir du 30 septembre, un festival toulousain : Mister Freeze (NDLR : Streep est partenaire, on vous en reparle vite !) ◊

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Les vitraux de Taroe

Top To Bottom
16 et 17 septembre
Halle Pajol
12 esplanade Nathalie Sarraute
75018 Paris

www.toptobottomfestival.com
www.facebook.com/pg/toptobottomfestival
www.instagram.com/toptobottom2017

2 comments on “Top To Bottom : le festival graffiti revient sur Paris.

  1. camomille deglé

    Coooool ! J’y suis allée l’année dernière, c’était très sympa même quand on s’y connait moins en graffiti. Artistes abordables.

  2. Vous ne voulez pas faire venir ce festival dans le sud ? 😉

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