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Jordane Saget, l’artiste urbain à lire entre les lignes

Son nom et ses créations vous sont sans doute familiers, surtout si vous habitez à Paris. Sur les panneaux de travaux, les trottoirs, un pot de fleurs ou les murs du métro, l'artiste parisien Jordane Saget a laissé traîner ses arabesques à la craie blanche. Des tourbillons de calcaire qui vous happent au point d'en oublier le temps. A l'occasion de sa dernière œuvre in situ au cœur de Bercy Village, Streep est allé à sa rencontre.

Son nom et ses créations vous sont sans doute familiers, surtout si vous habitez à Paris. Sur les panneaux de travaux, les trottoirs, un pot de fleurs ou les murs du métro, l’artiste parisien Jordane Saget a laissé traîner ses arabesques à la craie blanche. Des tourbillons de calcaire qui vous happent au point d’en oublier le temps. A l’occasion de sa dernière œuvre in situ au cœur de Bercy Village, Streep est allé à sa rencontre.

Jordane Saget
Portrait ©Pierre Vassal

Bonnet en laine noir sur la tête, sac à dos débordant de craies sur les épaules, Jordane Saget revient tout juste des Invalides où il a recouvert un muret de ses entrelacs. Pourtant, en se levant ce matin, cette escapade n’était pas spécialement prévue au programme. «Les opportunités de dessiner, il faut les saisir sinon après le moment magique passe et vous regrettez», souligne-t-il pour justifier le fait qu’il se balade toujours avec son médium de prédilection en poches. Comment son choix se porte sur un lieu plutôt qu’un autre ? «Je me promène et, à un moment donné, il y a une évidence qui se présente. Une courbe inspirante ou l’arrondi d’un mobilier urbain.» Toutefois, une chose est sûre : Jordane analyse énormément l’espace avant de l’investir. «Je touche la surface pour savoir comment la craie va réagir dessus, comment les gens se déplacent, si l’œuvre va s’effacer plus ou moins vite… Bref, je suis peut-être la personne qui caresse le plus Paris», badine-t-il joyeusement.

Des lignes et des routes qui se mêlent

 Il faut dire que Jordane, ancien timide, n’a aujourd’hui plus rien de farouche. Pour lui, ce qui se révèle primordial dans son art est la rencontre humaine. A l’image de ses lignes tricéphales engendrant comme des chemins de vie qui se croisent, l’artiste aime créer en extérieur pour partager avec le public, échanger avec lui et nourrir son œuvre de leurs discussions. «Pour les petits, mes lignes sont des spaghettis, pour d’autres personnes ce sont des vagues ou des ponts. Je ne signe pas mes œuvres pour laisser aux gens le soin de se les approprier et de les interpréter pleinement, sans y associer un nom qui sonnerait comme une propriété», assume-t-il. De ces belles rencontres naissent ainsi des instants d’anthologie bouleversants, indélébiles. Comme cette dame dans le métro qui lui avoue, les larmes aux yeux, que ses 50 mètres de fresque dans les couloirs de Concorde lui font du bien car ils lui font penser à la mer. «Là, vous comprenez qu’il y a quelque chose qui vous dépasse», admet humblement l’artiste.

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©Jordane Saget

Dans cette quête de l’entrevue impromptue avec les badauds – qui se mue parfois en amitié durable – le choix de la craie n’est d’ailleurs pas innocent. Jordane le reconnaît sans peine, il a un temps essayé le marqueur dont le côté vandale et ineffaçable le poussait à travailler de nuit. «Mais on ne fait alors pas les mêmes rencontres.» Tandis que la craie, à la connotation plus candide, renvoyant au tableau noir des écoliers, lui permet de travailler au milieu de la foule à visage découvert. «Le jour, vous côtoyez des gens de toutes les couches sociales, des enfants, des personnes âgées. C’est plus dense.» Il montre les passants qui vaquent à leurs occupations : «Mes lignes parlent aussi des interconnexions. Si vous faites partir trois lignes de ces personnes qui marchent, ça donnerait presque un de mes dessins.»

Cette interaction prend également forme par des projets concrets. Sa fresque du boulevard Richard Lenoir, réalisée au lendemain des attentats de novembre et devenue collaborative, reste à ce jour le plus marquant. Jordane n’exclut pas de réitérer l’expérience : faire participer le public au processus artistique, dans des circonstances plus heureuses cette fois. Une performance pour une prise photo nocturne, un mini court-métrage, une time-lapse ou pour leur proposer de manier un projecteur. «J’ai de plus en plus envie de faire des propositions qui ne soient pas figées. Il y a plein d’arts dans la rue, pas seulement le street art, le collage ou le pochoir, mais aussi les funambules, les cracheurs de feu, etc.», ajoute l’artiste.

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Couloir de métro parisien ©Jordane Saget

Des histoires humaines qui se racontent à plusieurs

Comment est né ce désir d’œuvres complices et populaires ? «J’ai commencé à dessiner mes lignes sur papier il y a six ans et dans la rue il y a trois ans. Au bout d’un an sont apparues les premières interactions avec mes œuvres. Un petit bateau qui avait été esquissé sur leurs ondulations, à Oberkampf. A partir de là j’ai décidé de créer des espaces libres entre les traits pour laisser la place aux gens de s’exprimer, en laissant aussi traîner des craies. Mes lignes étaient comme des filets, je me disais ‘qu’est ce que je vais bien attraper ?’.»

Quant à créer des œuvres à quatre mains, Jordane Saget y songe bien que « ça dépend[e] avec qui, ça dépend[e] pourquoi.» «Il faut qu’il y ait une rencontre, un lien entre les univers et que notre réunion raconte une histoire, comme avec Jean-Charles de Castelbajac», se souvient-il. Le street artiste et le styliste avaient en effet mis leur talent en commun à l’automne 2016 pour une exposition dans le VIe. «Moi j’ai mon côté abstrait, lui figuratif, et ça fusionne très bien.» Fusion qu’il escompte retrouver dans sa prochaine collaboration, avec une danseuse et un musicien. En somme, des personnes inspirantes : «ce sont ces gens-là que j’admire le plus», affirme Jordane.

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©Jordane Saget

Bercy Village : une œuvre prémisse de son art à venir

Nous arpentons Bercy Village de long en large, sans cesser de parler. Jordane nous offre une visite guidée du dernier projet de sa «saison 7» – il aime parler de ses années de street art en saison. Visibles jusqu’au 15 janvier, les lignes forment une structure d’acier et de néons flex qui court sur 200 mètres puis s’enroule autour d’un sapin géant. Accrochées entre ciel et terre, elles semblent forger une canopée illuminant le ciel sans étoiles de Paris à la nuit tombée. D’où son nom ‘Constellation’. Une balade onirique qui nous invite à enfin lever le nez et regarder la voûte céleste, sans pour autant nous y contraindre. «Aucune de mes propositions n’est une obligation», précise Jordane.

La journée, on peut aussi voir dans le déploiement de cette courbe unique à trois brins les traces du traîneau du Père Noël ou la réminiscence des rails d’acheminement de Bercy, toujours apparents au sol, tel un miroir. L’imaginaire rencontre alors l’historique du lieu, de même que cette double perspective de la livraison modèle un amusant parallèle.

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Bercy Village, décembre 2017 ©Clotilde Gaillard

Au pied du gigantesque conifère ainsi paré de lumière, on trouve une boîte aux lettres personnalisée par l’artiste, dans laquelle les bambins ont glissé leurs listes de vœux. Fait insolite : alors qu’il affectionne habituellement le noir et blanc, il a cette fois combiné le rouge et l’ivoire. «Pour Noël et pour les enfants, je pouvais bien faire une exception», sourit-il. La bichromie conserve toutefois sa préférence pour sa dimension cinématographique, son contraste permettant de faire ressortir les lignes et de rendre leur présence plus prégnante. « Ces traits sont une écriture qui narre un récit, ils doivent donc être bien lisibles », illustre Jordane Saget.

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Bercy Village, décembre 2017 ©Clotilde Gaillard

C’est également pour cette raison que la plupart de ses photographies sont en noir et blanc. Particulièrement actif sur Instagram, l’artiste se balade en permanence avec son reflex sous le bras. D’ailleurs, pendant notre promenade, il lui arrive de s’agenouiller, de se coucher ou de se contorsionner pour prendre des clichés sous l’angle idéal. «Photographier est important car l’œuvre a deux façons d’être perçue : in situ, lorsque les gens peuvent tourner autour, choisir leur point de vue et l’interpréter à leur manière. Puis il y a la photo où, là, je pose un cadre et je raconte une autre histoire qui, elle, m’implique plus, car je livre l’œuvre sous mon objectif, un prisme propre». De même, on peut y déceler une façon de tromper l’aspect éphémère de l’art urbain «même si je ne suis plus aussi attaché qu’avant à la préservation de mes lignes parce que j’ai compris qu’elles avaient une vie indépendante de la mienne», confie Jordane.

A ce jour, sur les 1000 dessins que Jordane Saget a pu réaliser, il n’en reste, à le croire, pas plus d’une trentaine. «Et il a fallu que j’en fasse environ 600 avant que quelqu’un les remarque vraiment», déclare-t-il.

« Je suis un lapin qui rebondit sur les événements »

Sa propension à assimiler les pérégrinations qui jalonnent un itinéraire de vie explique comment est apparu le blanc de Meudon dans son art. « Un jour, je suis retombé sur une de mes anciennes fresques qui avait été toyée. Passé la déception, je n’ai personnellement jamais dessiné sur l’œuvre d’un autre, j’ai trouvé que leur technique était géniale : comme ils n’avaient que leurs doigts à disposition, ils avaient frotté la craie pour réaliser leur tag », conte-t-il avec enthousiasme. «Dessiner au doigt en terme de symbolique amène une simplicité supplémentaire. Directement la peau sur la matière, c’est toi qui deviens le médium. Alors j’ai tenté le blanc de Meudon [une matière alcaline qui peut servir de produit d’entretien, ndlr] et j’ai travaillé à la main sur les vitres. Le blanc de Meudon peut aussi créer des reflets, comme un photophore. J’intègre maintenant la lumière dans mes créations. Tout ça est parti d’un mec qui m’a toyé ! Je suis un peu un lapin qui rebondit sur les événements», plaisante-t-il.

Ce principe existentiel, Jordane l’a acquis à force de tracer ses sinuosités poétiques : «Les lignes sont ma façon de m’exprimer, elles me révèlent, me canalisent, et je me sens plus serein maintenant.» Une sérénité qui se manifeste par une lucidité et une patience clairvoyante, notamment dans la tenue de ses projets. « Il faut laisser les choses se faire à leur rythme. C’est comme une plante : si vous voulez qu’elle pousse bien vous pouvez l’arroser, lui parler, mais tirer sur la tige ne marche pas. Tous les dessins que je fais sont autant de graines que je sème et que je laisse germer.», métaphorise-t-il.

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©Jordane Saget

Jordane narre alors l’anecdote éloquente de la rue du Pélican située dans le premier arrondissement de Paris.

Lors de son inauguration en tant que voie piétonne, l’artiste en profite pour voir si sa fresque réalisée en une après-midi existe toujours. Non seulement oui, mais elle fait la fierté de son maire, qui ne se privera pas de le dire. «Je suis allé à sa rencontre, j’étais content que cela lui plaise. Il m’a ensuite proposé de faire la carte de vœux du quartier», conclut Jordane. Comme quoi tout vient à point à qui sait surprendre.

Introspection sous un parapluie

Sa mentalité cernée, on s’interroge à présent sur sa méthode. Sans complexe, Jordane Saget admet ne pas savoir à l’avance ce qu’il va dessiner : « je sais juste si je vais être dans le cadre ou pas. Si mes lignes vont se répandre, déborder ou rester dans un espace cloisonné. » Il sort de sa poche son téléphone et nous montre la photo de sa matinée d’action aux Invalides. « J’ai du m’arrêter parce que je n’avais plus de craie mais les lignes restent dans la largeur du muret », prouve-t-il afin d’appuyer ses dires.

On demeure stupéfaits : même partielle, l’œuvre paraît complète. Comment est-ce possible ? « C’est le métro qui m’a appris à devoir m’arrêter même si la fresque n’est pas achevée », poursuit Jordane. « Au début, je commençais par les grandes lignes et ensuite j’attaquais l’intérieur mais ça donnait un résultat brouillon. Puis j’ai changé de technique, j’avançais au fur et à mesure et là, on pouvait m’arrêtait à n’importe quel moment, le rendu était équilibré. Atypique mais cohérent. » A l’image de ses lignes près des colonnes de Buren, qui semblent s’épancher telles des racines tronquées.

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Les Deux Plateaux ou « colonnes de Buren », œuvres d’art inspirantes de Daniel Buren, situées dans la cour d’honneur du Palais-Royal à Paris ©Jordane Saget

Car, on aurait tendance à l’oublier face à la grâce de ses méandres mais, au regard de la loi, le travail de Jordane dans l’espace public est illégal. Cela ne l’a jamais conduit au poste de police et il n’a jamais été agressé dans le cadre de son art – même s’il a un jour failli se prendre un uppercut de la part d’un propriétaire de magasin –, mais il a accumulé les amendes de la RATP. Grand seigneur, il n’en garde pourtant aucune rancœur : « J’ai réalisé une commande de la RATP pour le RER néanmoins je n’ai pas du tout vu cela comme une revanche parce que je n’ai jamais été en guerre contre eux. L’histoire est belle au contraire, j’ai fait de magnifiques rencontres auprès des gens du réseau, des contrôleurs qui passaient près de moi avec le pouce levé. Le mec qui me verbalise fait son boulot, c’est la loi, c’est comme ça. »

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Métro Châtelet les Halles, Paris 2017 ©Jordane Saget

Non, ce qui peut parfois se révéler réellement dur à supporter, ce sont les contraintes physiques. « Quand j’ai recouvert la place Furstenberg (6e), une performance qui a duré 6 ou 7 heures d’affilées, je suis passé par plein d’états. A un moment on a mal, à un moment on en a marre et puis finalement on s’abandonne dans un espèce d’état d’esprit de béatitude où on laisse les choses se faire, comme une sorte d’écriture automatique. On vit une introspection, on voit les choses autrement et on se laisse porter par le rythme des gestes, comme des remous. Il y a une mélodie qui se met en place, une chorégraphie, entre improvisation, impulsion, énergie et synergie. On a l’impression de danser et si on amorce une rupture abrupte, un angle droit dans sa courbe, c’est comme si on se déséquilibrait. Il faut que ce ballet avec la craie reste fluide », souligne cet amoureux des comparaisons imagées.

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Métro Châtelet les Halles, Paris 2017©Jordane Saget

Travailler sous la pluie, avec un parapluie et juste un peu d’éclairage en dessous, fut également un défi. « J’ai expérimenté la différence entre éphémère et fugace, consent-il. Mentalement, c’est pesant de tracer pendant deux heures, d’être trempé jusqu’aux os et de s’échiner pour rien puisque tout finit instantanément effacé. Mais ça développe une réflexion intéressante ».

Il était trois fois…

Et les trois lignes ? «Dans la philosophie chinoise et toutes les cultures, le chiffre trois fourmille de symboliques. On peut y voir la Trinité chrétienne car, comme l’Esprit Saint, c’est la troisième ligne, que ce soit celle du milieu de gauche ou de droite, qui donne le souffle, la dynamique à l’ensemble. C’est aussi un rappel à la relation humaine : entre un homme et une femme avec l’arrivée de l’enfant, par exemple. Il y a maintes interprétations !», s’exclame l’artiste, animé. «On peut également parler de la frontière entre le noir et le blanc. Est-ce que ce sont des lignes ou des bandes ? Les lignes ne sont qu’une accumulation de points, ce qui voudrait dire qu’elles seraient poreuses. Si ce sont des bandes, on peut considérer qu’il y en a six, trois blanches et trois noirs. Mais comment exploiter cette pensée dans mes créations en demeurant lisible, j’y songe encore…»

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©Jordane Saget

Cela fait en effet longtemps qu’il travaille dessus, depuis sa plus tendre enfance en vérité. «Quand j’étais petit je m’ennuyais en classe et je dessinais mais pas comme les autres. Je ne savais pas faire de caricatures et j’en étais un peu frustré. Alors j’ai commencé à dessiner des figures géométriques, des ronds, des carrés mais ça ne rendait pas comme je le voulais. J’ai cherché pendant des années une sorte de règle d’or. Puis j’ai quitté l’école, je n’avais plus de prétexte pour gribouiller. Pendant sept ans, j’ai fait du taï-chi, (art martial chinois) inspiré par les mouvements ondulatoires de ce sport, je me suis mis à redessiner chez moi, mais en changeant de paradigme : j’ai abandonné la ligne pour la courbe. Une ligne courbe, ça ne marchait pas. Deux lignes courbes non plus. Je me disais qu’il manquait une dimension à mon travail. Je me suis souvenu de la troisième dimension. C’est comme cela que la troisième courbe est arrivée, que j’ai trouvé ma règle d’or, mon identité», se livre Jordane. «C’est peut-être une spiritualité de bas étage mais ça m’aide à faire face aux difficultés, ça a modelé ma vision du monde et m’a amené à être plus observateur.»

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©Jordane Saget

A 37 ans, Jordane Saget a la passion d’un enfant et la sagacité d’un homme d’âge mûr. Il a compris que c’est en faisant des kilomètres de lignes qu’on avance. Rien que cette année, l’artiste a beaucoup cheminé entre son travail de rue mais également ses commandes pour des organismes qu’il affectionne : une fresque pour le CNRS afin d’illustrer les ondes gravitationnelles, une autre pour le Théâtre des Sablons à Neuilly-sur-Seine, l’ouverture de son propre studio où il reçoit les collectionneurs comme les amateurs autour d’un apéro et parfois anime des ateliers pour des actions caritatives, etc. Avant cela, l’artiste a collaboré avec L’Hôtel Drouot, le Théâtre National de Chaillot, le Printemps Haussmann Homme et même l’Hôtel Renaissance République à la demande de Didier Gomez. Une diversité qui souligne l’universalité de ses lignes, capables de plaire au plus grand nombre. Et peut-être aussi, un peu, l’hyperactivité de Jordane.

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Oeuvre éphémère sur la verrière du Théâtre des Sablons, Neuilly-sur-Seine, 2017 ©Jordane Saget

Continuellement pétri de nouvelles idées et de projets qui le conduisent à faire la connaissance d’artisans, il pense s’essayer à la ferronnerie pour fabriquer des balcons ornementaux. En plus du vitrail et de la sculpture sur marbre.

Plongée dans le grand bain

Mimant ses propos, l’artiste nous confie son désir d’œuvrer sur la sonorité percussive de la craie, d’accompagner des associations et de customiser des objets utiles qui auraient une histoire. Il exprime son rêve bientôt réalisé de projeter des créations lumineuses sur les bâtiments, ses sérigraphies pour rendre son art abordable et ses tentatives de land art déjà initié par son dessin au stylo sur une rose. Une expo, un solo show ? Pourquoi pas, mais «ça ne doit pas être qu’un accrochage de toiles, il faut que cela soit bien réfléchi et réponde à un fil rouge. Et cela doit se tenir au sein d’une galerie de cœur telle le Cabinet d’amateurs qui, en avril 2016, m’a laissé le temps de bien construire mon projet.»

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©Jordane Saget

Lucide, il ajoute : «j’ai plein d’envies, plein d’idées et je suis sûr que j’en oublie la moitié mais ce n’est pas grave, elles restent en moi et se réveilleront au moment voulu».

Jordane Saget exprime un souhait inédit pour 2018 : «avoir le temps de prendre plus de bains». Une manière de signifier qu’il veut maturer ses idées, digérer les rencontres pour en tirer toute la magie, l’essence. ◊

Clotilde Gaillard pour Streep.fr

Constellation
Œuvres de Jordane Saget
Cour Saint-Emilion
Bercy Village
Jusqu’au lundi 15 janvier 2018
Instagram de Jordane Saget

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