Pendant un mois, l’espace culturel de la Celle Saint-Cloud (78) donne carte blanche aux trente artistes urbains du Collectif 1980. Quinze ans après sa formation, il revient avec des œuvres totalement inédites.
‘Broken minds, clever hands‘. Tel est le titre de la prochaine exposition se tenant aux Salons d’expositions de l’Hôtel de ville, espace pluridisciplinaire à la programmation hétéroclite et surprenante. Autant dire que cet intitulé, trouvé par les artistes eux-mêmes, est vraiment bien pensé. Le lieu rassemble en effet une trentaine de peintres et graffeurs expérimentés aux esprits aussi insoumis que déjantés. De quoi annoncer tout de suite la couleur, ou plutôt les couleurs du post-graffiti dans toute sa splendeur !

De l’audace et du partage en perspective
Sur presque 500 m2 des Salons d’exposition de l’Hôtel de Ville, se côtoient ainsi tous les styles et les supports. Sculptures, collages, dessins, expérimentations de médiums inédits et installations vidéos sont autant de créations originales (une centaine) signées par des virtuoses d’envergures internationales issus du Collectif 1980. (Le Collectif 1980 est une alliance de street artistes fondée en 2004 réunissant des artistes de la scène parisienne et barcelonaise puis londonienne, vénitienne et colombienne. Ils vouent une passion commune pour la culture des années 1980, son côté insouciant et fondateur propre à cette période artistique.)
Au rendez-vous, on retrouve l’Anglais Pure Evil, l’Espagnol El Pez, le Colombien Tot, le Français Mathias Vives ou encore Alberto Vejarano, alias Chanoir (que représente la galerie Exit-art, chargée du commissariat de cet événement artistique). Mais aussi le photoreporter Gilles Ouaki, Rodrigo D.C et ses napperons esquissés de stylo Bic ainsi que la Barcelonaise Malicia, l’une des rares filles de l’exposition. Ce qui ne l’empêche cependant pas d’être la plus « vandale » du groupe, selon les confessions amusées de Chanoir.

Un beau casting qui se retrouve après neuf années d’absence ensemble, pour mêler ses univers anti-conformistes aux thèmes improvisés.
Une seule et même toile de 16 mètres de long sera montée sur châssis une fois l’exposition finie. Cette œuvre commune clôt en beauté une rétrospective où les maître-mots sont dialogue, cohésion, bonne humeur et partage.
Du Street art au Post-Graffiti
Une idée de transmission qui se retrouve dans l’ADN du graffiti, ayant inspiré bien des genres et des disciplines comme le tatouage, la BD ou le cinéma. Mais qui transparaît également dans l’organisation d’un atelier-pochoir, animé par les artistes, invitant le jeune (ou non) public à prendre part à la performance.
En investissant la Celle Saint-Cloud, le Collectif 1980 prouve donc que le graff et le tag n’ont plus à cacher leurs caps dans la discrétion des ruelles, mais méritent par l’ampleur de leur héritage sur notre culture, la reconnaissance des institutions et le feu de leurs projecteurs.
Un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’urbanité.◊
Clotilde pour Streep.fr
Broken minds, clever hands
Du street art au Post-graffiti
Salons d’exposition de l’Hôtel de Ville
Jusqu’au 18 février 2018
8E, Avenue Charles de Gaulle
78170 La Celle Saint-Cloud
Tous les jours de 15h à 18h
Vernissage Jeudi 18 janvier à 19h en présence de la galerie et des artistes
Rencontre-dédicace avec les artistes du collectif, le samedi 20 janvier de 15h à 18h
Visites commentées à 16h les samedis 27 janvier et 10 février
Avec : Ciego & Ari, Rodrigo D.C, Raul de Dios, El Pez, El Xupet Negre, Margarito de la Ghetto, Koar, Malicia, Oronoz, @Surfinhobo (Barcelone), Lorenzo Masnah, Tot (Bogota), Jean-Philippe Illianes, Agente Morillas, Pure Evil (Londres), Akaz, Edmond Li Bellefroid, Chanoir, Christophe Compiano, Debens, Adrien Hienz, Giulia Jaunet, Pierre-Antoine Menard, Nicolas Moreau, Paul et Martin, Gilles Ouaki, Nespo, Mathias Vives (Paris), Alexandre Sirvin (Venise)
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