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Huit street artistes revisitent les chefs-d’œuvre du Louvre

Huit street artistes s'inspirent des plus beaux chefs d'oeuvres du Louvre

Au cours de la troisième Nuit des Idées, le 25 janvier, Levalet, C215 ou encore le Monkey Bird Crew seront attendus sur le campus de l’Université Paris-Nanterre pour y réaliser des fresques inspirées des plus beaux tableaux du Louvre.

 

C’est dans le cadre de son projet «Prop’Osons», célébrant cette année le cinquantenaire des révoltes estudiantines de mai 68, que l’Université Paris-Nanterre a eu l’initiative de ce projet unique : proposer à huit street artistes, parmi les plus fameux de leur génération, de prendre possession des nombreuses façades de sa faculté.

«Compte tenu du rôle joué par L’Université Paris-Nanterre dans cet événement historique, il était important de remettre en scène cet esprit contestataire en cassant les cadres académiques», souligne Isabelle Rivoal, directrice scientifique adjointe de la Maison Archéologie & Ethnologie organisatrice de l’événement.

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Afin de sensibiliser ses 34 000 étudiants au patrimoine culturel que renferment les musées, dont l’entrée n’est pas toujours accessibles aux petits budgets, l’Université Paris-Nanterre impose toutefois une condition thématique à ses «relookeurs».

Ainsi, le pochoiriste C215, l’Italien Andrea Ravo Mattoni, Levalet, Roti mais aussi le duo français Monkey Bird, l’adepte des collages Madame et le portraitiste friand du noir et blanc Kouka, se doivent de repenser des chefs-d’œuvre du Louvre – institution avec laquelle l’école entretient un partenariat privilégié via la communauté Université Paris Lumière.

Quels tableaux seront revisités ?

– Kouka s’est intéressé au visage de la sculpture grecque antique La Venus de Milo (1820) de l’artiste Alexandros d’Antioche. La fresque est déjà terminée

L’artiste C215 a également terminé sa fresque, une réinterprétation de La liberté guidant le peuple du peintre français Eugène Delacroix (1798-1863).

-L’italien Andrea Ravo Mattoni a choisi Le Tricheur à l’as de carreau du peintre lorrain Georges de La Tour ( 1593-1652).

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Le Tricheur à l’as de carreau est un tableau peint par Georges de La Tour vers 1636-1638

-Madame a souhaité travailler sur un diptyque complexe, celui du peintre et dessinateur français Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) : La Malédiction Paternelle. Le premier tableau s’intitule Le fils ingrat, le deuxième Le fils puni.

-Levalet devrait réaliser différentes références autour d’un escalier du Louvre, comme le Le Sphinx de Tanis, être monstrueux, à corps de lion et tête de roi (vers 2600 avant J.-C.) ou encore la statue Annibal de Sébastien Slodtz (1655-1726) pour le grand modèle et de François Girardon (1628-1715) pour le petit modèle.

Quand à l’artiste Roti, alias Pierre-Amir Sassone, il s’inspirera du marbre de Jean-Baptiste Stouf (1742-1826) , Abel expirant (1785).

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Abel expirant, Jean-Baptiste STOUF, 1785 © Musée du Louvre/P. Philibert

Un joli rêve pour la Nuit des Idées…

Si la date où les huit street artistes pourront investir les murs du campus a été fixée au 25 janvier, cela n’est pas dû au hasard. Ce jour correspond en effet à la tenue de la Nuit des Idées, manifestation internationale organisée par l’Institut Français visant à promouvoir l’interdisciplinarité de la culture au cours de rencontres artistiques. Alors que cette année le thème de cette troisième édition est «l’imagination au pouvoir», le symbole ne pouvait donc être plus équivoque pour de jeunes esprits désireux de créer et de bâtir un monde nouveau, sans toutefois omettre l’héritage de la tradition. Une aspiration qui fait parfaitement écho à la réécriture des classiques demandée aux street artistes, recrutés par Cyrille Gouyette, chef du service Education et Formation au Musée du Louvre.

Visibles à partir de 17h, les monumentales œuvres de street art (allant de 8 à 10 mètres de haut, voire 25 mètres pour celle des Monkey Bird !) ne seront cependant pas la seule attraction du jour. Des débats, des performances théâtrales et des concerts sont également prévus au programme de l’Université Paris-Nanterre. La médiation de l’animation, elle, sera assurée par des Masters en Histoire de l’Art. Quant aux murs investis, ils seront pérennes, mis en regard avec leurs modèles originels – exposés dans la galerie à l’entrée du campus – et visibles par le grand public, même extérieur au campus.

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Détail La Vénus de Milo revisitée par l’artiste Kouka ©I.R

… que votre générosité éviterait de faire virer au cauchemar financier

Néanmoins, ce beau projet risque d’être quelque peu contrarié par un déficit pécuniaire. La rémunération des artistes,  la location de nacelle et autres frais de production comme le matériel artistique n’étant pas gratuit, l’Université fait donc appel au mécénat et à la générosité des amateurs d’art sur la plateforme de crowdfunding Dartagnans . Un don de 10 euros ou plus qui, non-content d’être défiscalisé, vous donnera aussi accès à des avantages comme une visite guidée au Louvre par l’un des artistes ou une œuvres originales à gagner lors d’un tirage au sort. Actuellement, 20% de la somme espérée (25 000 euros) ont pu être récoltées. ◊

Sous le Street Art, le Louvre 1968-2018
Université Paris Nanterre
200 avenue de la République
Nanterre (92)
Inauguration le jeudi 25 janvier 2018, à partir de 17h
www.parisnanterre.fr

1 comments on “Huit street artistes revisitent les chefs-d’œuvre du Louvre

  1. allmadehere

    Merci pour cet article.
    Attention, La Vénus de Milo est une œuvre antique. 1820 correspond à la date à laquelle elle a été découverte.

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