Venez admirer les joyaux du Diamantaire au cœur de la perle d’Aquitaine. L’événement, intitulé ‘Second Life, se tient à la galerie de l’Institut Culturel Bernard Magrez jusqu’au 25 février, et vaut le déplacement.

Les œuvres finement ciselées du Diamantaire (né à Caen en 1987) ne pouvaient espérer plus bel écrin que la galerie du Château Labottière à Bordeaux, où l’Institut Culturel Bernard Magrez a ses quartiers. Raffinées et esthétiques, elles s’incorporent en effet magistralement dans les espaces luxueux du lieu. A mi-chemin entre l’art de rue, premières amours de l’artiste caennais, et l’art contemporain, vers lequel il a fait évoluer son style, les pièces du Diamantaire dévoilent mille facettes. On croise tout à la fois des installations lumineuses en 3D et des sculptures rutilantes en verre fumé ou teinté, faites de miroirs récupérés, chinés, parfois brisés. Des éléments bruts et vivants d’imperfection qui répondent à deux tables basses polyédriques, mobilier d’art design ouvragé à la perfection.
Une prouesse quand on sait que l’artiste, dont la renommée est désormais internationale, fabrique lui-même et tout seul dans son atelier l’intégralité de ses structures complexes.
Ceci grâce à une technique particulière héritée de ses études en métallerie – chaudronnerie.
Capable de réaliser des œuvres monumentale en volume tel ‘4000’ – mesurant 4 mètres sur 4 – comme des figures plus délicates mais demandant autant de savoir-faire – à l’image de ‘Solar Fire’–, le Diamantaire déploie des trésors d’ingéniosité pour rendre abordables ses pièces précieuses auprès du public. Le Diamantoscope, œuvre hybride entre le kaléidoscope en acier meulé et la longue-vue d’observation qui donne aux visiteurs l’occasion de se prendre en photo avec un reflet diffracté, offre la plus belle illustration de cette interaction chère au Diamantaire.

Rare et exclusif mais pas élitiste
Si l’artiste a en effet choisi de faire du diamant son emblème inaltérable, ce n’est pas par hasard. A l’instar d’artistes comme Invader ou Zevs aux identités marquées, l’artiste a opté pour un symbole qui lui ressemble et délivre un message fort. A ses débuts aux alentours de 2008, désireux de démontrer que la beauté doit être accessible à tous, il fait ainsi pleuvoir sur la capitale une pluie de gemmes. Une envie de raffermir le lien entre le public et le diamant, dont peu de gens peuvent se permettre l’achat, qui se ressent également dans l’exposition ‘Second Life’ – titre rappelant la seconde vie des matériaux tout en faisant sourire quand on songe que les diamants sont dits éternels. Comme nous le précise Audrey Bernaud, responsable de la programmation de la galerie : «En regardant ses œuvres, on se regarde aussi. Comme pour les personnes, on ne peut pas capter toutes les aspérités de l’oeuvre en une seule vision. C’est une rétrospective autant qu’une introspection et le message renvoyé par les miroirs se révèle puissante». C’est d’ailleurs la profondeur de ce discours sous-jacent qui a motivé la galerie à mettre en place ce projet solo. Elle avait déjà collaboré avec le Diamantaire en 2014 pour ‘expressions urbaines’ ou en 2016 avec le rendez-vous ‘Bordeaux fête le vin’.

Mais l’artiste, qui s’est vu infliger une interdiction de graffer lorsqu’il a commencé, s’avère surtout brillant et résistant comme sa pierre de prédilection. Pas de doute, ‘Second Life’ est donc une expo de taille à admirer d’urgence. ◊
Institut Culturel Bernard Magrez
Galerie – Second life
Jusqu’au 25 février 2018
Château Labottière
16 rue de Tivoli,
33 000 Bordeaux
Galerie ouverte au public les vendredis,
samedis et dimanches de 13h à 18h.
Visite privée sur rendez-vous.
Institut Bernard Magrez
http://www.lediamantaire-paris.fr/
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