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Urban Art Academy : à l’école du street art

Si le street art s'invite régulièrement à l'école, il est toutefois rare qu'il y soit enseigné. En Europe, il n'y a comme exemple notable que la Street Art School St. Pauli à Hambourg, en Allemagne. Jusqu'à ce début d'année 2018 où l'Urban Art Academy a vu le jour au cœur de Martigny, à une heure de Genève.

Apprendre les rudiments de l’art urbain pour devenir vous-mêmes un artiste, vous en rêvez secrètement ? Si vous traversez la frontière helvète, c’est désormais possible puisque l’Urban Art Academy vient d’ouvrir ses portes en Suisse.

Si le street art s’invite régulièrement à l’école – comme à l’école 42 devenue « musée » d’art urbain ou encore à l’Université Paris Nanterre récemment avec des performances in situ de graffeurs –, il est toutefois rare qu’il y soit enseigné. En Europe, il n’y a comme exemple notable que la Street Art School St. Pauli à Hambourg, en Allemagne.

Enfin, jusqu’à ce début d’année 2018 où l’Urban Art Academy a vu le jour au cœur de Martigny, à une heure de Genève.

Urban Art Academy C Photographies par Christian Hofmann - Le Nouvelliste
La première Académie d’Art Urbain s’est ouverte à Martigny, en suisse. ©Christian Hofmann/Le Nouvelliste

Un projet de proximité, à tous les niveaux

A la base de l’Urban Art Academy, un couple de créatifs enthousiastes : Agnieszka et David Duvoisin. Scénographe et illustratrice, Agnieszka a baigné dans la culture du Graffiti et du Hip Hop depuis son adolescence. David, aussi connu sous le nom de NadaOne, est un artiste sprayeur qui fut membre des crews MAC et AM7. Au retour d’un voyage de trois ans aux États-Unis, l’inséparable tandem s’est mis à donner des cours sur le graffiti et le développement de l’imagination à des enfants, des adultes, des seniors et des jeunes en difficulté. «Il y a un réel besoin de s’exprimer librement, je pense que la société peut se libérer à travers cet art», analyse Agnieszka.

Animés par l’envie de transmettre encore plus largement leur passion, Agnieszka et son mari ont donc eu l’idée de fonder une école dans leur Suisse natale. C’est ainsi qu’est née, seulement trois mois après le lancement des démarches administratives, l’Urban Art Academy.

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Pas de limite d ‘âge pour apprendre ! ©URBAN ART ACADEMY

Pour financer ce louable projet, le couple n’a pas eu à chercher bien loin. Comme nous l’explique Agnieszka, c’est «un ancien client devenu ami [qui] a vu un potentiel dans le développement d’une structure d’animation et de création en dur. Il s’est donc investi personnellement et financièrement afin de nous donner la possibilité d’aller plus loin.» Et par plus loin, on ne parle pas seulement de l’académie, mais également d’un café comme lieu d’échange, d’une boutique spécialisée pouvant fournir la totalité du matériel éducatif ainsi que d’une galerie visant à faire découvrir aux élèves les pionniers et nouveaux talents du genre. «L’échange entre ces artistes et les élèves s’avère des plus importants et valorisant, afin d’apprendre de nouvelles techniques et d’en savoir plus sur le vécu de ceux-ci», ajoute Agnieszka.

Quant aux enseignants de l’Urban Art Academy, qui composent une équipe motivée de huit personnes, ce sont eux aussi des artistes et des éléments de confiance issus du cercle amicale du couple. Car on n’est jamais mieux entouré que par ses proches…

Au programme : de l’art, de l’histoire et de l’éthique

«Si le ciel est la limite [référence à la formule «Sky is the limit», ndlr], à l’Urban Art Academy, l’âge n’en est pas une !», assure Agnieszka. Par conséquent, tout le monde sans exception, qu’il ait de 6 à 106 ans, peut s’inscrire aux cours délivrés par l’académie. «Du moment que l’on tient un crayon…», précise sa fondatrice.

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©URBAN ART ACADEMY

Il faut dire que les tarifs – de 600 à 800 euros l’année ou 80 euros de l’heure pour des cours privés –, de même que le contenu pédagogique se veulent abordables au plus grand nombre. On y enseigne ainsi l’art urbain par le biais de son histoire et de ses influences. On peut s’essayer à toutes les techniques, du lettrage au pochoir, de la mosaïque à l’upcycling ou customisation d’objets. On se voit également sensibilisé à une dimension souvent omise des programmes scolaires et pourtant cruciale : l’écologie. «Dans nos cours, nous sensibilisons en effet nos élèves à trier les bonbonnes, les embouts, les marqueurs, le papier… Le respect de notre environnement fait partie intégrante de la philosophie de notre académie, et personnellement de la nôtre depuis nos débuts dans le mouvement», affirme Agnieszka.

Dans le but de permettre aux étudiants de l’Urban Art Academy de pratiquer leur art en toute légalité, en laissant leur place de travail propre mais en gagnant en visibilité, le couple est en discussion avec la ville de Martigny pour acquérir de nouveaux murs d’expression. Dynamique, il n’exclut pas non plus d’exporter leur modèle en dehors de la Suisse. En France, peut-être…◊

Clotilde Gaillard pour Streep

  
URBAN ART ACADEMY
Avenue du Simplon 148
1920 Martigny
Suisse
De 600 à 800 euros l’année

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