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Expo de street art 100% féminine : une bouffée d’art essentielle

Jusqu'au 30 mars un quatuor de virtuoses s'associent à la Maison des Artistes d'Anderlecht (Belgique) pour démontrer que le street art ne se conjugue pas qu'au masculin. Un magnifique et rafraîchissant accrochage au féminin plurielle.

Jusqu’au 30 mars un quatuor de virtuoses s’associent à la Maison des Artistes d’Anderlecht (Belgique) pour démontrer que le street art ne se conjugue pas qu’au masculin. Un magnifique et rafraîchissant accrochage au féminin plurielle.

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L’artiste Anthea Missy devant son oeuvre, 2018 ©Anthea Missy

Dans le monde du street art on se demande parfois, comme Patrick Juvet, «où sont les femmes ?» Eh bien maintenant on peut vous le dire : en Belgique ! Et pas qu’une fois… Quatre talentueuses représentantes du genre – j’ai nommé Iota, Anthea Missy, Soaz et Zouwi – se retrouvent en effet à la Maison des Artistes d’Anderlecht jusqu’à la fin du mois de mars. Une manière de rappeler que les créatrices méritent la même visibilité que leurs homologues mâles, fait primordial dans un contexte d’égalité des sexes et peu après la journée des droits de la Femme, le 8 mars. Mais pas seulement : avant de faire du militantisme, «le message principal pour chaque artiste est d’exprimer son propre univers sans se brider», note Anthea Missy.

Quatre éléments forgeant un monde pétillant

Le thème de cette rencontre porte donc sur la diversité, exprimant aussi bien la richesse des styles qui se trouvent dans l’art urbain que la palette merveilleusement chamarrée d’artistes que l’on peut y croiser.

En témoigne la visite guidée virtuelle de l’expo que nous livre Anthea : «Le travail de Soaz s’oriente autour du corps, de ses mouvements et aussi autour du portrait réaliste au pinceau. Un peu comme Iota, qui a une technique 100 % spray, plus floutée. Ses visions de la réalité flirtent avec le surréalisme et une atmosphère spectrale s’installe dans des tons violets, noirs et blancs, saumon, turquoise…».

Quant à Zouwi, elle explore des hybridations mi-humain mi-animal dans une ambiance mystique qui se révèle sur des supports faits-maison. «Ses grands formats sont des toiles tendues avec à chaque extrémité une baguette de bois lourd. C’est pratique pour installer, déplacer et transporter une œuvre, et cela donne au tableau une touche plus contemporaine.», précise Anthea. «De mon côté j’ai voulu créer une ambiance en rajoutant d’autres travaux plus décoratifs d’intérieur avec des textures et une ambiance vaporeuse mixée à mon travail graphique plutôt abstrait dans lequel je mixe le spray et l’acrylique au pinceau ou au poska.»

Le lieu se pare ainsi d’un bel équilibre d’ambiances, entre installations modernes ultra-colorées et esthétique sobre d’un lieu «reflétant un certain héritage architectural», comme le définit si bien Anthea.

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Anthea Missy 2018 ©Anthea Missy

On y trouve aussi des œuvres faites à partir d’objets trouvés dans la rue, d’autres conçues autour du sujet de la nature ainsi qu’une large et puissante fresque réalisée à huit mains. Faisant ressortir le style de chaque artiste tout en demeurant cohérente, elle sera visible pendant 2 ans au moins.

Alors soyez rassurés si vous ne pouvez pas vous rendre en Belgique avant les deux prochaines semaines, elle vous attend encore un petit moment...

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Anthea Missy, Zouwi, Iota et Soaz 2018 ©Anthea Missy

Le street art, «un art de générosité»

Il serait cependant dommage de ne pas faire un saut dans les environs avant le 30 mars,  vous manqueriez de bien belles expériences street artistiques et humaines. Car les quatre inventives jeunes femmes ont prévu, en marge de l’exposition, d’animer chacune un workshop portant sur une thématique de leur choix (surprise…).

De même, un débat sur la place de la femme dans le street art est également au programme, afin d’ancrer les visiteurs dans cette problématique et, si possible, de la faire évoluer.

«Le street art reste le seul courant en arts visuels qui se veut profondément populaire et de contact avec le public», souligne Anthea Missy.

«C’est d’ailleurs ce contact qui génère un dialogue entre l’œuvre, le public et sa sensibilité mais aussi l’artiste et sa créativité. Ces éléments s’influencent.» Cette proximité, cette interaction avec les gens et cette envie de partage se situent donc au cœur de l’événement, que ponctueront aussi des live paintings et des ateliers pour tous les âges.

C’est quoi la suite ?

Après ce passage remarqué et remarquable par la Maison des Artistes, Iota et Zouwi s’allient à nouveau au printemps pour La Belle Hip Hop. Quant à imaginer des retrouvailles entre ces quatre belles énergies, l’espoir est permis. «Cette collaboration fut un tel succès et je trouve le résultat tellement abouti que je reste bien entendu ouverte à des collaborations, même si mon agenda se remplit vite.», nous confie Anthea Missy.

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Iota, 2018 ©Anthea Missy

Et ce n’est pas peu dire : escapade au Brésil pour y embellir de ses compositions les villes de Curitiba et Sao Paulo. « Puis j’enchaînerai sur la fresque mémoire  Ihsane Jarfi pour la Rainbow house et la ville de Bruxelles en mai, tout en collaborant au projet La Vitrine, du street art sur container, qui aura lieu entre avril et mai. Ensuite direction le Kosovo pour le festival Meeting of styles et retour à Bruxelles pour une expo collective en juin, Artcaf, à la Hote Gallery. Et cet été je continuerai à peindre dans la rue tout en travaillant sur ma nouvelle série de tableaux pour mon exposition avec Addicted Art Gallery», énumère la dynamique jeune femme.

En ce qui concerne Soaz, l’agenda n’est pas moins chargé puisqu’«elle va certainement partir à l’étranger pour peindre et travailler», nous révèle Anthea. Bref, si le rire est le propre de l’homme, dans tous les domaines – et surtout celui de l’art –, on constate que l’efficacité s’avère être le propre de la Femme. ◊

Clotilde Gaillard pour Streep

Street art au féminin
avec Iota, Anthea Missy, Soaz et Zouwi
A la Maison des Artistes
14 rue du Bronze
1070 Anderlecht (Belgique)
Du 3 au 30 mars 2018
Du lundi au dimanche de 10h à 18h.
Finissage le 30 mars à partir de 18h30

1 comments on “Expo de street art 100% féminine : une bouffée d’art essentielle

  1. Merci pour ce très bon article. Cela donne vraiment envie de se rendre à Anderlecht

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