D’anciens abattoirs transformés en centre d’art accueillent la nouvelle édition du festival Outdoor à partir du 12 avril.

On a toujours une bonne raison d’aller à Rome, la ville de toutes les splendeurs.Celle-ci ne vous laisse plus le choix. Outdoor, festival créé en 2010 à l’initiative de Nufactory, agence de communication spécialisée dans le Street art, a mis la barre très haute. Un lieu incroyable aux artistes internationaux : les allemands Berlin Kidz qui ne connaissent pas le vertige, le milanais Biancoshock, l’ovni italien de 85 ans Paolo Buggiani, le photographe américain Ricky Powell mais encore Mathieu Tremblin connu pour réécrire les tags de façon lisible ou la parisienne Madame, spécialiste du collage vintage …
Outdoor, le festival romain qui a pris du galon
Si le festival Outdoor date de 2010, il a énormément évolué depuis ses débuts.
Christian Omodeo, fondateur du Grand Jeu, historien d’art, chercheur et commissaire d’expositions a été appelé pour assurer le commissariat du Pavillon art. «De 2010 à 2013, plusieurs grandes fresques ont été peintes dans le quartier d’Ostiense, devenu « le spot » à ne pas rater à Rome. Des artistes comme Blu y ont depuis réalisé des murs. Pendant que Paris découvrait la Tour 13, Outdoor réactivait des espaces blancs : des dépôts de trains ou des casernes désaffectées, lieux fantastiques presque aussi majestueux que l’Arsenale de la Biennale de Venise, étaient transformés par Tilt, 108, Alex Fakso, Felipe Pantone, Krink… Une intense programmation musicale et des conférences se grefferont à ce moment là, au projet.»

Outdoor devient un festival qui évolue avec la ville et son public, «une plateforme permettant aux artistes de toucher un large public mais aussi une façon de découvrir des artistes-phares de la culture urbaine».
D’anciens abattoirs transformés en centre d’art
Pour cette nouvelle édition, Outdoor investit le Mattatoio de Testaccio: d’anciens abattoirs datant du XIXe siècle, transformés en centre d’art.
«L’idée n’est plus de réhabiliter des bâtiments abandonnés. Il s’agit désormais d’être un festival de référence dans le domaine des cultures urbaines.» Christian Omodeo
Plusieurs pavillons seront ainsi proposés à la visite. «Dans celui consacré à l’art, les visiteurs pourront choisir quatre parcours différents selon les rapports des artistes à l’histoire et au temps : Disobedience, Total Recall, Speedlight et Retromania. Il y aura aussi un Pavillon dédié à l’histoire de la télévision, en partenariat avec les archives de la RAI, et un autre consacré à la musique électronique. Nous souhaitons penser les cultures urbaines actuelles comme le patrimoine de demain.»

Un festival tourné vers l’avenir
Cette nouvelle édition a l’ambition de prendre en compte la nouvelle dynamique qui agite l’art urbain.
«Désormais, il faut faire rayonner les cultures urbaines auprès d’un public beaucoup plus vaste qu’auparavant. Les accompagner à la découverte de ce qui se passe aujourd’hui, sans oublier l’histoire et les racines de ces mouvements.» Christian Omodeo
Soutenir le travail des artistes qui renouvellent les codes tout en continuant à parler des prédécesseurs.

«Nous mélangeons des artistes comme l’italien Paolo Buggiani (né en 1933), qui créait des installations de feu dans les rues de New York dans les années 1980 ; le photographe américain Ricky Powell (né en 1961), connu pour ses clichés de la scène hip hop des années 1990, avec des artistes plus ‘récents’. Les allemands Berlin Kidz, réputés pour recouvrir de graffiti les immeubles berlinois, seront ainsi exposés, tout comme les gifs de l’artiste James Kerr alias Scorpion Dagger constitués de collages absurdes issus du web et de tableaux de la Renaissance.»
Un rendez-vous attendu dont on a bien l’intention de vous reparler. A suivre donc…◊
Pierre Martin pour Streep
Outdoor Festival 2018
Du 14 avril au 12 mai
Mattatoio de Testaccio
4, Piazza Orazio Giustiniani
Rome
https://www.out-door.it/
http://www.nufactory.it/
0 comments on “Rome : Une expo géante dans des anciens abattoirs”