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Première expo solo pour Nicolas Delpech et ses lignes psychédéliques

Première exposition pour l'artiste toulousain Nicolas Delpech

A partir du 31 mai, les étonnants traits de l’artiste toulousain Nicolas Delpech s’exposent à la galerie Anthony Roth (Paris 3). Une première exposition personnelle aux grands formats et brouillage des sens.

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VARIATIONS, Peinture acrylique et aérosol sur bois, 11Ox11O, 2O18 ©Nicolas Delpech

 

Nicolas est un toulousain pur et dur : il y naît en 1978 et compte bien continuer à profiter de ce cadre de vie correspondant à ses attentes. Cette ville a connu ses premiers graffiti et l’évolution de son style.
«J’ai commencé en 1993, je faisais du vandale, du graffiti. Je m’intéresse au pochoir, au collage aussi dans les années 2000 et je bifurque progressivement vers le street art.» Les guerres autour de ces deux familles ne l’intéressent pas le moins du monde, lui pratique les deux.

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Nicolas Delpech, lors du Safari urbain, foire à Toulouse

Le garçon vite entré dans la vie active fonde avec trois de ses amis artistes l’Atelier deux-mille, un collectif artistique de création et impression. Une période de sa vie où les sérigraphies n’ont plus de secret pour lui.  «Cela doit faire deux ans à peine que je me remets à la peinture. Pourquoi maintenant ? Je souhaitais revenir aux grands formats, ce que je préfère. Les petits formats m’ennuient, en ce cas, je préfère réaliser un travail sérigraphique. Je dois avoir la folie des grandeurs ! J’ai prévu d’accrocher sur un grand mur de la galerie douze sérigraphies toutes connectées entres elles, comme une optique qui se répète.»

Du minimalisme troublant

A regarder son dernier travail réalisé pour son exposition parisienne, on peut comprendre sa recherche de volume. Du minimalisme, de l’abstrait. Des lignes et trois couleurs : bleu, rouge, blanc et noir.

«Plus j’évolue et plus mon style devient épuré. Je synthétise un maximum ! L’idée d’aller au plus simple et donc à l’essentiel.»

La majorité de ses oeuvres sont réalisées sur bois, une matière déjà approchée lors de ses virées en ville et particulièrement pratique à travailler par son côté lisse et plat.

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ENTRELACS, Peinture acrylique et aérosol sur bois, 18Ox6O, 2O18 ©Nicolas Delpech

Les lignes renversantes de ses toiles apportent certaines contraintes techniques, comme l’utilisation du scotch afin de les rendre droites, une rigueur primordiale à ses effets d’optiques. Le côté rigide de la matière facilite ainsi le rendu.

Le pouvoir psychologique des lignes

Caecitas comme nom d’exposition pour appuyer sur cette volonté : faire naître un «aveuglement de l’esprit», traduction littérale du mot en latin.

«Mon travail perturbe le cerveau, c’est du moins ma volonté. En juxtaposant les couleurs et la géométrie, je joue de cette distension très déséquilibrante pour notre esprit. Elle en crée des hallucinations sensorielles, comme dirait le galeriste Anthony Roth. C’est vrai que mes lignes peuvent être oppressantes car elles nous perdent, retirent nos repères.»

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©Nicolas Delpech

Ici c’est l’oeil qui travaille en regardant la toile abstraite, lui qui provoque le jeu optique. C’est le principe du Op Art (art optique), mouvement artistique né en 1960, exploitant la faillibilité de nos yeux. Les lignes vivantes de Nicolas Delpech évoluent sous nos yeux réceptifs.

On pense aussi aux années 1970 par lesquelles il reconnaît avoir été influencé. «C’était le début du mouvement psychédélique, cette recherche de contre-culture, ces couleurs fortes. L’espagnol Victor Moscoso (né en 1936) et ses affiches aux dessins incroyables, ou encore le graphiste et illustrateur américain Rick Griffin (1944-1991) : le côté décalé, volontairement chargé me plaît beaucoup.»

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VIBRATIONS, Peinture acrylique et aérosol sur bois, 16Ox16O, 2O18©Nicolas Delpech

Les couleurs fortes de l’artiste mêlées les unes aux autres provoquent une émotion physique intéressante, par moment complexe pour le cerveau, dont il serait dommage de se priver. ◊

Caecitas
Solo Show Nicolas Delpech
Du 31 Mai au 2O Juin 2O18
Galerie Anthony Roth
11 rue Chapon
75OO3 Paris

nicolasdelpech.com

deux-mille.com

1 comments on “Première expo solo pour Nicolas Delpech et ses lignes psychédéliques

  1. alexandrepayot

    J’adore cet artiste que j’ai découvert à Toulouse dans un festival qui s’appelle Mister freeze. Bravo au galeriste pour cet expo solo, il le mérite vraiment, ça a été un de mes gros coups de coeur.

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