Bom.K, Pantonio, Lek & Sowat, Isaac Cordal, Axel Void, Roti…sont venus s’approprier les lieux de l’ancien couvent Levat. 17 000 m2 d’espaces extérieurs investis, visibles quatre mois.

Il y a des projets qui n’ont pas froid aux yeux, Emancipation en fait partie.
Le lieu d’abord : le couvent Levat, tout prêt de la gare Saint-Charles à Marseille, où ont vécu pendant plus de 150 ans, des religieuses issues de la congrégation féminine de droit diocésain «Les victimes du Sacré Coeur de Jésus», fondée au XIXème siècle à Marseille. Totalement indépendantes, elles quitteront l’endroit en septembre 2016, devenu trop bruyant, préférant les paysages vendéens.
Racheté par la ville, le couvent est prêté pour trois ans à l’atelier Juxtapoz.
Entre en jeu le commissaire d’exposition Gaël Lefeuvre, dont on connait la force des événements. Le maître d’oeuvre de la Tour 13 à Paris, c’est lui. La superbe exposition Matière Noire de l’artiste Borondo au marché aux Puces de Marseille ? Lui encore. L’homme n’a pas peur des challenges, celui-ci ne pouvait que lui plaire.

Un lieu source d’inspiration artistique précise et pensée
Au-delà des artistes incroyables que le couvent a reçus pour mettre en place cette exposition, il est intéressant ici de relever la cohésion voulue entre le créatif et l’histoire du lieu. Les oeuvres sont pensées en lien direct avec leur environnement.
«Cette exposition est un peu un contrepied aux projets street-art qui se sont montés à Marseille, mais qui sont juste visuels et qui n’ont pas vraiment de sens par rapport au lieu dans lequel ils s’exposent.»
«Je n’ai rien contre ces projets, j’y ai même participé mais ça ne raconte rien et ça reste de l’illustration urbaine. Mon ambition est plus dans l’in situ, c’est-à-dire que c’est le lieu qui t’inspire avant même la sélection artistique» précise Gaël Lefeuvre, à l’image de sa précédente exposition Matière Noire. Chaque oeuvre de l’artiste Borondo faisait sens avec son environnement, racontait quelque chose. Une place exacte pour des idées réfléchies avec une exposition qui ne cherche pas la représentation. Pas de strass paillette mais du concret, intellectuellement pensé. «Ce n’est pas juste un fourre-tout d’artistes» dixit Gaël Lefeuvre.
A l’heure d’un art trop essoré, vite porté au graal, effet mode oblige, la précision n’a rien d’anodin.
Un couvent désacralisé pour une exposition en extérieur
Emancipation, un nom d’exposition comme une volonté d’aller vers un lieu de vie commune, comme un titre en hommage aux artistes mis en avant. «Ce sont des artistes qui se sont émancipés de leurs codes : les codes du graffiti, du street art, de la photo, de la vidéo et de la peinture classique.»
L’exposition est majoritairement en extérieur, un challenge de plus dont les contraintes ne sont plus à rappeler. Il n’est pas question de dénaturer le lieu, plus de l’occuper de façon éphémère. Son commissaire parle d’une «expo-rénovation», en ce que l’environnement sera révélé, pas transformé.
Ce Group show est à voir jusqu’à mi octobre, ce qui laisse le temps de prendre son billet pour Marseille ! ◊
Pierre Martin pour Streep
Emancipation
Group Show
Du 13 juin au 13 octobre
Le Couvent
52 rue Levat
Marseille (13)
J’étais allé voir Matière Noire à Marseille, c’était une exposition contemporaine totalement incroyable. J’attends beaucoup de cette nouvelle exposition. A quand une de vos vidéos sur le sujet ? 😉
Et bien je crois que je sais où je prends mes vacances cet été 😉