Street art Bestiaire urbain met en lumière le grand safari éphémère et infini que nous offrent nos métropoles
On attend toujours les nouveaux ouvrages de la journaliste et écrivaine Sophie Pujas* : le choix de ses sujets et son écriture précise comblent souvent nos curiosités. Cette fois, elle a choisi de s’attaquer aux villes, support magique, étonnant aussi, de nombreux artistes urbains.
La ville, un «épiderme à ausculter»
L’ouvrage à la superbe couverture en relief, une œuvre réalisée par l’artiste Mosko à Montreuil en 2016, est divisé en six chapitres. Il y est question d’œuvres détournées, cachées, infiltrées, géantes ou perchées, de leur présence dans des friches ou réalisées en pleine nature telles des échappées sauvages. Chaque chapitre apporte le témoignage précis de plusieurs artistes, aux volontés souvent très claires.
«Dans sa diversité luxuriante, le bestiaire se révèle un motif foisonnant du street art aujourd’hui; il en offre une photographie saisissante.» Sophie Pujas
On apprend ainsi que la majorité d’entre eux sait très bien ce qu’ils veulent provoquer avec leur art : messages écologiques, envie de partage, de choquer, de questionner, de rébellion et de rêve aussi. S’il y a évidemment une part d’imprévisible liée au support incertain, les animaux urbains permettent d’apprivoiser la ville.
«L’animal est universel – pour une fois, le terme n’est pas galvaudé.»Philippe Baudelocque, artiste
La ville, poésie inédite et sans limite
Certains réalisent des œuvres XXL au moyen de nacelles pour toucher le ciel, d’autres recherchent des lieux secrets comme des trésors : sentiment d’atteindre le champ des possibles, très recherché par les artistes urbains.
«Ce ne sont pas tant des sites abandonnés qu’il s’agit de chercher que des lieux vierges. Être le premier à en trouver un, c’est comme une drogue, tu y reviens toujours» Sowat, artiste.
La ville et sa périphérie offrent aussi ce terrain de jeu sans frontière et excitant aux recoins cachés, perchés, aux souterrains mystérieux et friches vierges.

Les photos d’illustrations complètent les propos de ces 80 artistes, témoignages intéressants de leur façon de travailler et appréhender leur espace. ◊
*Sophie Pujas est journaliste au Point. Elle est l’auteur de « Street Art, poésie urbaine » (2015) « Street Art, jeux éphémères » (2016) et « Pirates! L’art du détournement culturel » (2017) parus aux Editions Tana
Street art bestiaire urbain
Sophie Pujas
Tana Editions
29,95 euros
www.tana.fr
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