La collection Opus Délits, livres résumant brièvement une partie de la vie d’un artiste à grand renfort d’illustrations et prix doux, s’intéresse à Stoul, artiste à part.
A l’âge où les enfants choisissent toujours les mêmes métiers comme des gages de réussite, Stoul souhaite devenir artiste peintre. A 16 ans, elle postule à l’école Boulle, travaillant le métal, les montures en bronze. S’ensuivent des cours d’Expressions Plastiques, un stage de photographie, sa première exposition à l’Institut du Travail Social de Montrouge et les squats. Elle expose ses travaux au 59 Rivoli, renforce ses contacts, passe de portraits de chats humanisés à des femmes félines, c’est le début d’une autre aventure.
Benoit Maître, artiste, écrivain et gérant du Lavo//Matik, un espace dédié à l’art urbain (Paris 13), relate le parcours atypique de cette artiste qu’il connaît bien. Un des premiers solos show de Stoul en 2015, c’était chez lui, dans sa galerie aussi plaisamment hors-norme que la personnalité de cette fille.
Stoul, rencontre avec l’origami
Puis ce sera le temps de la découverte de l’origami, l’art du pliage, en 2013. Ses Oru, Opération de Renouvellement Urbain, apparaissent. «Stoul se fascine pour l’origami, l’art du pliage japonais et commence à intégrer en 2013 des lignes, des triangles, des formes géométriques à son univers qui jusque là était tout en rondeurs.»
Stoul, artiste engagée
L’artiste prend aussi conscience de son environnement. «En 2015, je réalise une collaboration avec l’ONG CARE France lors de la COP21, la fragilité de notre terre m’interpelle : depuis, mes chutes de pochoirs inspirent mes bas reliefs.» Elle intègre également des symboles évoquant le respect de la nature ou le sort des animaux. La place de la femme dans le milieu de l’art est un autre sujet fort.

«Nous sommes à peu près 40% de femmes à exercer, pourquoi donc ne sommes-nous que 10 à 20 % à être représentées en galeries, sur les ventes aux enchères…?» Stoul, peintresse
Stoul n’hésite pas à se servir de son art pour appuyer ses convictions : fin 2017, elle participe ainsi à l’événement #METOO Place de la République.
En tête-à-tête avec Stoul
On aimera l’interview de l’artiste, format habituel des Opus Délits permettant d’entrer un peu plus dans son univers. Questions classiques (meilleur souvenir, pire souvenir, la rue, la galerie) ou plus approfondies (artiste à conviction, entreprises qui s’intéressent à l’art urbain), on y trouvera notre compte.
Un livre synthétique qui a le mérite de nous faire découvrir le travail précis d’une artiste impliquée. L’écriture agréable de Benoit Maître séduit. ◊
Stoul, peintresse de l’oru
Collection Opus délits #79
Critères éditions
13,50 €

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