L’artiste colombien Sepc a mis au point un nouveau concept de street art photosensible : absolument bluffant.
Les appareils photo de nos smartphones peuvent désormais amplifier la dimension d’une œuvre, et ce bien au-delà d’Instagram. C’est en tout cas le pari technique fou qu’a entrepris de relever le graffeur colombien Sepc.
Ce spécialiste des portraits figuratifs ultra colorés réalise depuis plusieurs mois, des fresques à l’aérosol d’un genre particulier, pour ne pas dire inédit. Désireux de réinventer l’art urbain en proposant une contemplation expérimentale à ceux qui croisent ses créations murales, Sepc s’est lancé dans la peinture en négatif.
Cela donne des réalisations qui rappellent les films des pellicules, de prime abord floues et aux nuances bichromes. Mais dont les véritables coloris éclatants ne se révèlent qu’en photo, une fois le cliché développé en une image dite «positive».
Pour produire cet effet unique et innovant, l’artiste graffe en utilisant une roue chromatique lui permettant de sélectionner les teintes opposées à celles qui devront véritablement apparaître une fois le filtre apposé et les couleurs inversées. Une complexité pratique qui vient s’ajouter aux difficultés dues à la monumentalité de ses modèles et qui demande un savoir-faire artistique déjà solidement affirmé.

Outre cette envie de modernité et la preuve d’une indéniable maîtrise de son art, le très audacieux Sepc espère ainsi faire participer le spectateur à ses œuvres. Bref, l’intégrer entièrement en le rendant acteur nécessaire à l’aboutissement ultime de son travail par le biais des avancées digitales.
Le changement par l’intermédiaire des nouvelles technologies, tel est aussi l’enjeu des prochains projets de l’artiste colombien. Bien décidé à faire de l’accaparement négatif de nos objets connectés – qui nous empêchent généralement d’admirer la beauté de nos réalités alentours – quelque chose de positif. ◊
Clotilde Gaillard pour Streep
Sepc
Colombie
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