Le street artiste hawaïen immerge sciemment ses œuvres pour dénoncer la montée des eaux

Il barbote dans le milieu aqueux depuis sa plus tendre enfance. Né sur l’île d’Hawaï, à Oahu, Sean Yoro de son vrai nom a surfé sur les eaux du Pacifique avant de surfer sur les vagues de l’art urbain. Autodidacte, ce petit surdoué de la planche et du pinceau a associé ses deux passions en 2015, lorsqu’il s’est mis à graffer des zones semi-inondées, en équilibre sur son stand-up paddle. Et comme le jeune homme n’a doublement pas peur de se mouiller, il a décidé de faire des fresques engagées.

Ne pas noyer le poisson !
Engagées tout d’abord sur le plan écologique. Pour réaliser ses œuvres murales de taille admirable, Hula a en effet pris le parti de n’utiliser que des matériaux et pigments d’origines naturelles. Des couleurs à base d’huile de lin raffinée et d’huile de carthame, des médiums recyclés, non-toxiques et biodégradables à 100%… Bref rien qui ne puisse dégrader l’environnement, qu’il soit végétal ou industriel, dans lequel le street artiste inscrit ses créations. De l’art responsable en somme, mais également responsabilisant…
Pour cause : si Hula peint des portraits de femmes sculpturales semblant se noyer, ce n’est pas seulement par sadisme ou pour l’esthétique de ces naïades.
L’artiste hawaïen Hula peint des portraits de femmes pour nous rappeler l’inexorable montée des eaux, due au réchauffement climatique.
Il faut dire que, depuis plusieurs années, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’accorde à prédire une hausse du niveau de la mer allant de 0,5 à un mètre en 2100, si nous ne parvenons pas à gérer les émissions de gaz à effet de serre. Un drame qui devrait interpeller et alarmer les pays les plus polluants et pourtant, semble ne leur faire ni chaud ni froid…

Par conséquent, c’est dans un souci éthique, que Hula plonge ses modèles dans des flots troubles et incertains. Seul leur regard noyé dans la désolation, face à l’inconscience humaine, stagne en surface.
Alors à nous de réagir avant de boire la tasse ! ◊
0 comments on “Avec Hula, méfiez-vous de l’eau qui dort…”