Le Cambodge serait-il en train de franchir un cap en s’ouvrant petit à petit à cet art de rue ? Le festival Cambodia Urban Art à Phnom Penh semble le prouver.

L’art urbain au Cambodge est une pratique très nouvelle et encore peu démocratisée. Les raisons sont simples et pragmatiques : obtenir l’autorisation de peindre sur des murs relève souvent du parcours du combattant. Alors quand Chifumi et Théo Vallier, deux expatriés français, décident de relever le challenge, on est admiratif.

Parcours du combattant
Aidés par l’Institut français du Cambodge, le Cambodia Urban Art connaît sa première édition en 2015. Une expérience collective puisque, faute de budget, si les artistes internationaux sont logés et nourris sur place, ils doivent payer leur voyage. Qu’à cela ne tienne, les français Mioshe, Eltono et Goddog participeront à cette aventure enrichissante, reconduite en 2016. (Goddog nous en parle ICI).
2017, l’Institut se retire, il faut chercher des aides financières ailleurs, coup dur pour les organisateurs. «Nous devions remonter le festival sur de nouvelles bases, penser au sponsoring privé.» se rappelle Laetitia Troussel, qui rejoint la Team cette année là. La troisième édition voit finalement le jour, un soulagement évident.
Quatrième édition ou le champ des possibles

Le 16 Décembre 2018, la quatrième édition se termine, après quatre jours d’activités variées : des après-midis ateliers, une exposition à la Mansion FCC, des tuk tuk tours et bien sûr la création de nouveaux murs, avec le retour plus sûr, d’artistes européens. Les français Willian et Simon Lazarus côtoient des artistes locaux comme Tian Veasna, Ket Monnyreak, Davido ou encore Kakada.
«Plus de 2500 personnes ont participé au festival. La soirée d’ouverture a été une vraie réussite : nous avions programmé une série de live paintings, d’expositions, de performances, de danses traditionnelles et contemporaines dans un endroit magique, la Mansion FCC, une villa coloniale à l’abandon.» précise Laetitia Troussel, gérant depuis l’organisation du festival, aux côtés de Chifumi.
Certes, la taille des murs exploités est modeste et le nombre d’artistes européens présents encore timide. Mais la prouesse est ailleurs.
Créer une telle action artistique au cœur même de la capitale cambodgienne, de surcroît peu ouverte à cette pratique, est à saluer.
Il en faut de l’énergie pour mener à bien ce type d’événement !
Au delà d’un art urbain sans frontière, le Cambodia Urban Art festival affirme qu’il n’y a pas de barrière à la volonté créatrice. ◊
Adèle Lacroix pour Streep
Cambodia Urban Art
Phnom Penh
Cambodge
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