Banksy prend place au milieu des Rembrandt, Van Gogh, De Vinci, Constable et autres chefs-d’œuvre acquis par le Louvre londonien.
En 2005, le facétieux génie de l’urban art avait investi, sans autorisation préalable, les salles du célèbre musée d’Histoire de Londres. Dupant les visiteurs comme les conservateurs grâce à un cartel plus vrai que nature, Banksy était parvenu à accrocher son Wall Art, fragment de fausse peinture rupestre où l’on distinguait un homme préhistorique poussant un caddie, anachronisme visant à dénoncer la société de consommation. Treize ans plus tard, l’artiste a cette fois intégré le British Museum en toute légalité, et plutôt deux fois qu’une !
De la rue à l’institut
Du 6 septembre au 20 janvier dernier, l’institution londonienne inaugure l’exposition «I Object», dédiée à celui qui est devenu en moins d’une décennie une figure incontournable du street art : Banksy. Une distinction rare qui s’accompagne, depuis le début du mois de février, d’une reconnaissance encore plus symbolique.
Depuis Février 2019, le pochoiriste et graffeur anonyme Banksy rejoint le catalogue prestigieux des artistes dont une ou plusieurs œuvres sont conservées dans les collections privées du British Museum.
Banksy ne vendant pas ses œuvres, le British Museum s’est vu offrir un exemplaire de Di-Faced Tenner, par Pest Control, l’organisme certifiant l’authenticité des réalisations de l’artiste.
A priceless princess
Cette création représente un billet de 10 livres sur lequel le visage de la reine Elizabeth II a été remplacé par celui de la Princesse Diana, en 2004 et tirée à 100 000 exemplaires.
Pour cause, ces billets devaient faire partie d’une performance qui consistait à les jeter d’un bâtiment, lors du Reading Festival (Festival de musique rock ayant lieu fin août au Royaume-Uni). Mais certains faux ont commencé à circuler, obligeant Banksy à annuler son lancé de petites coupures et à les retirer de la circulation. Des copies sont d’ailleurs toujours disponibles sur internet…
Après des années de recherche pour en trouver un bel et bien imprimé par Banksy, le curateur du British Museum, Tom Hockenhull, a mis la main sur l’un de ces faux billets, bien plus inestimables que 10 livres.
Di-Faced Tenner vient s’ajouter au catalogue des «parodies de vraies monnaies» du plus vieux musée du monde.
Il n’est pas prévu dans l’immédiat, que celui-ci soit exposé aux visiteurs. Mais cette assimilation exceptionnelle d’une œuvre de street art par les institutions constitue un tournant dans la fusion entre les arts officiels et officieux. ◊
Clotilde Gaillard pour Streep
British Museum
Great Russell Street
London WC1B 3DG
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