Ce soir, en allumant le JT, choc. Une vidéo est diffusée, en intégralité. Impossible de ne pas la regarder même si nous nous en serions bien passé. Elle est d’une violence inouïe, à se demander si elle est réelle.

20h, les informations déversent leurs lots habituels de nouvelles, plus ou moins percutantes. Et puis cette vidéo, monstrueuse. A croire que nous sommes tous à égalité face à l’image : un homme Afro-Américain de 46 ans est asphyxié par un policier le maintenant au sol avec son genou. Des passants filment, d’autres demandent à ce que la scène s’arrête. On connait la suite : le policier restera impassible, monstre formé par notre société, et la victime décédera quelques heures plus tard.

Nous venons donc de visionner les secondes de fin de vie de George Floyd. Est-ce normal ? A nous de nous débrouiller pour ingurgiter ces images et tenter de les digérer.

Toute la bassesse humaine retransmise depuis notre canapé : un flic qui n’a probablement pas été éduqué pour pouvoir agir ainsi, des passants qui ne ripostent pas préférant capturer le moment sur leur téléphone, et ces images ensuite diffusées à tout va sans considération aucune pour le récepteur, coupées, recoupées afin de produire l’actualité. Du capitalisme informatif, nécessaire vraiment?, pour faire avancer les choses.

Car depuis, l’Amérique s’embrase, l’Europe manifeste, sortant ses dossiers pourris et l’art comme souvent, apporte son soutien à ce fait inhumain.
Il n’est évidemment pas question de cacher cette vidéo ou taire son importance, au temps des réseaux sociaux, c’est de toute façon chose impossible. Mais sa diffusion à heure de grande écoute et sans aucune notification préalable interroge. Comme si la violence visuelle devait se consommer sans modération.
Quelle tristesse aussi de toujours avancer poussé par un fait. Il est donc nécessaire de filmer une atrocité, un monstre né de notre système enrayé, pour que les consciences se réveillent ? A quand une remise en question avant embrasement ? L’homme est donc vraiment un « monstre incompréhensible« . * ◊
MD pour Streep
Selon le philosophe Blaise Pascal (1623-1662), l’homme est un « monstre incompréhensible » : « S’il se vante, je l’abaisse S’il s’abaisse, je le vante Et le contredis toujours Jusqu’à ce qu’il comprenne Qu’il est un monstre incompréhensible. » Blaise Pascal, Pensées, Livre de poche, 1962, p. 151
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