Street art, politique et pépettes
L’artiste parisien Combo demande des dommages-intérêts au parti politique La France insoumise. En effet, l’homme a eu la ( mauvaise ) surprise de voir une de ses fresques figurer dans un des clips du parti posté en 2017 : une Marianne réalisée Boulevard du temple à Paris.

« Depuis que Jean-Luc Mélenchon utilise mon travail sans me l’avoir demandé, j’ai contacté son équipe via mon avocat pour leur demander de retirer ma fresque de leurs clips, en vain » explique Combo.
Le débat apparent est vieux : à qui appartient vraiment l’art de rue ? A partir du moment où l’on donne une œuvre à la rue, peut-on ensuite considérer comme un préjudice moral son utilisation par autrui ?
Derrière cette histoire aux faits somme toute déjà entendus, se pose la question du devenir de l’art urbain, de moins en moins libre, côtoyant un capitalisme féroce.
Pour l’avocat de l’artiste, Nicolas Le Pays du Teilleul, « une œuvre réalisée dans l’espace public demeure la propriété immatérielle de son auteur ».
L’artiste compte bien toucher réparation. Et nous, inévitablement, de nous poser des questions qui ne devrait être : appât du gain, d’une notoriété ou véritable sensibilité politique ?
Docteur Jeckyll et Mister Hyde
Quitte à paraitre fleur bleue, il nous semble que la beauté de l’art urbain vient surtout de sa liberté : une fois l’œuvre réalisée par son auteur, chacun devrait en disposer comme il l’entend, peu importe sa finalité flatteuse ou dérangeante, liberté d’expression oblige. En cela, on peut comprendre l’artiste Combo, perturbé de l’utilisation politique de son oeuvre. Mais n’est-ce pas aussi le jeu de la rue ?
Car à partir du moment où l’œuvre réalisée dans un endroit ouvert à tous se trouve protégée, le capitalisme n’est jamais loin et l’art libre, le vrai, s’il existe encore, s’envole tristement. En perdant cette liberté, ne semble rester que le côté mercantile, recherche d’une notoriété, avidité pécuniaire.
L’art urbain devrait rester le cadeau gratuit d’un artiste amoureux. ◊
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